Un peu d’économie réelle

Le Mois de l’économie sociale et solidaire est l’occasion de défendre un autre modèle, réponse crédible à la crise.

Thierry Brun  • 8 novembre 2012 abonné·es

Le mois de novembre est, depuis cinq ans, un rendez-vous incontournable pour l’économie sociale et solidaire (ESS) [^2], cette autre économie qui affirme dans ses statuts que « la personne et l’objet social priment sur le capital et la recherche du profit ».

C’est l’occasion pour de nombreuses coopératives, mutuelles et associations d’ouvrir leurs portes au public et de médiatiser « une réponse à la crise économique, estime Jean-Louis Cabrespines, président du conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire, partenaire de cet événement national. Nous sommes dans une autre logique que celle qui consiste à utiliser la lucrativité des entreprises pour enrichir quelques personnes, des actionnaires ou des patrons [^3] ». Avec le changement de gouvernement et la nomination d’un ministre délégué – une première –, l’ESS est engagée dans la préparation d’une loi-cadre qui devrait voir le jour au printemps 2013, a promis Benoît Hamon, ministre en charge du secteur. Les discussions portent notamment sur l’emploi, la reprise d’entreprises par les salariés, le périmètre de l’ESS et la défense de ses valeurs. Avec des enjeux à la mesure de cette économie qui rassemble quatre familles d’acteurs (associations, coopératives, mutuelles et fondations), représente 9,5 % des entreprises et plus de 10 % des salariés en France. Un autre chantier attend le secteur : la Banque publique d’investissement, récemment créée, doit préciser son dispositif d’accès et consacrer 500 millions d’euros aux entreprises de l’ESS. Celles-ci revendiquent aussi les emplois d’avenir, qui doivent être créés notamment dans des activités présentant un caractère d’utilité sociale ou ayant un fort potentiel de création d’emploi.

Pour Jean-Louis Cabrespines, ces entreprises « ont mieux supporté la crise parce que leur mode de gestion permet d’avoir des réserves qui privilégient le maintien des emplois plutôt que l’enrichissement de quelques-uns ».

[^2]: La cinquième édition du Mois de l’économie sociale et solidaire, à l’initiative des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire, se tient en ce moment. Pour tout savoir sur cet événement : www.lemois-ess.org

[^3]: Lire l’entretien avec Jean-Louis Cabrespines sur notre site Internet : www.politis.fr

Économie
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Budget : le (très) décevant rapport sur l’imposition du patrimoine      
Analyse 2 décembre 2025

Budget : le (très) décevant rapport sur l’imposition du patrimoine      

Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) a rendu, ce 1er décembre, un volumineux rapport sur l’imposition du patrimoine. Si celui-ci dresse le constat d’une imposition « très inégalitaire », ses recommandations restent, dans l’ensemble, peu ambitieuses.
Par Pierre Jequier-Zalc
Le « mécanisme de rééquilibrage », un discret mais dangereux dispositif du Mercosur
Décryptage 27 novembre 2025 abonné·es

Le « mécanisme de rééquilibrage », un discret mais dangereux dispositif du Mercosur

C’est une mesure qui n’a pas fait couler beaucoup d’encre. Le « mécanisme de rééquilibrage », ajouté à la dernière minute dans l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, présente un danger majeur pour l’amélioration des normes sociales, sanitaires et environnementales. Explications.
Par Pierre Jequier-Zalc
« L’accord UE-Mercosur, le traité de libre-échange le plus contesté de l’histoire européenne »
Entretien 27 novembre 2025 abonné·es

« L’accord UE-Mercosur, le traité de libre-échange le plus contesté de l’histoire européenne »

L’économiste Maxime Combes analyse les enjeux de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Il appelle à maintenir la mobilisation contre ce texte qui pourrait être ratifié dans les prochaines semaines.
Par Vanina Delmas
Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier

Ce sont deux fermetures d’usines qui font parler. La première, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), voit Orangina baisser le rideau d’une de ses quatre implantations en France. La seconde, à Crolles (Isère), concerne l’industrie historique de sirop Teisseire. Près de 300 salariés sont mis sur le carreau.
Par Pierre Jequier-Zalc