Vers un nouveau Larzac ?
En déclenchant une lourde opération militaire contre les occupants du site où est prévu l’aéroport très contesté, le gouvernement suscite une révolte dans tout le pays.
dans l’hebdo N° 1225 Acheter ce numéro
Il y avait deux yourtes, il ne reste qu’une esplanade calcinée, quelques tôles tordues et une carcasse de gazinière. L’habitation a été incendiée par les projectiles des forces de l’ordre. « Par chance, elle était vide, mais rien n’indique que les assaillants le savaient ! », s’élève un témoin. Plusieurs cabanes de la Bellich’ ont été réduites à un tas de planches. Tente communautaire, éolienne, caravanes, atelier, bar de plein air… tout a été précipitamment abandonné lors de l’assaut. Mardi 16 octobre, une petite armée de 1 200 CRS et gardes mobiles cerne le site de Notre-Dame-des-Landes, à trente kilomètres au nord de Nantes. Il s’agit de faire exécuter « dans les règles » un ordre d’expulsion visant quelque 150 personnes installées illégalement dans la zone promise à la construction d’un aéroport très contesté. Au Bel Air, au Coin, à l’Isolette, au Pré Faillit, au Liminbout, à Saint-Jean du Tertre, aux Planchettes, à la Sècherie, c’est la même scène : les routes sont coupées, les troupes donnent l’assaut et extirpent les récalcitrants, les pelleteuses entrent en action. Geneviève Coiffard-Grosdoy, militante sexagénaire, a eu deux doigts cassés et sa caméra lui a été arrachée.
Onze maisons et quatre « hameaux » , créés de toutes pièces dans le bocage par les occupants, sont