Vivre en colocation

Pauline Graulle  • 1 novembre 2012 abonné·es

Que faire ?

Retourner à la vie communautaire. Par nécessité (flambée des loyers, solitude…) ou par choix, il s’agit d’abandonner son petit deux-pièces ou sa grande maison, bien vide depuis le départ des enfants, pour retrouver les joies de la vie à plusieurs sous le même toit. Et la colocation n’est pas réservée aux moins de 26 ans ! Dans les grandes villes comme Londres ou New York, cela fait un bail que, face aux loyers exorbitants, on vit en couple avec enfants… et colocs. On peut cohabiter avec des gens du même âge, mais aussi tenter la colocation intergénérationnelle. Exemple : un papy propose un petit loyer à un jeune travailleur en échange de quelques courses, une mère célibataire héberge des étudiants qui accepteront de faire parfois office de baby-sitters… Pour trouver ses colocs, pensez à vos amis, visitez les sites Internet et prenez contact avec les associations d’habitat groupé (www.habitatgroupe.org).

Pourquoi ?

Un mode de vie qui a de vrais avantages : ambiance, répartition des corvées, soirées d’hiver à discuter autour d’une tisane… Demandez aux 11 % d’étudiants en colocation : le plaisir à vivre ensemble est tout aussi important que la motivation économique. Même si, avec un peu de pouvoir d’achat, une colocation devient vite extrêmement rentable, voire écolo : mutualisation de l’électroménager, de l’électricité, d’Internet… Plus on est nombreux, plus les économies d’échelle sont importantes. Si la colocation des seniors est amenée à se développer (en 2009, le site www.appartager.com a vu ses demandes augmenter de 46 % sur ce secteur !), c’est surtout parce qu’elle est un modèle de substitution à la traditionnelle maison de retraite, chère et peu attractive pour les papy-boomers … Quand on sait que, d’ici à 2020, un actif sur trois sera à la retraite, pas difficile d’imaginer que les prétendants colocataires grisonnants vont se bousculer au portillon. Loin de n’être qu’une simple colocation entre femmes de 60 à 80 ans, la Maison des Babayagas, à Montreuil (93), propose d’ores et déjà 19 studios d’environ 30 m2 pour 300 euros par mois. Un vrai projet politique autour de l’entraide et de la solidarité « naturelle » entre habitantes. Restent cependant les limites de la cohabitation. Les inconvénients inhérents au fait de partager une intimité avec un « étranger », la difficulté de trouver un propriétaire acceptant cette nouvelle manière de vivre, et la loi en retard sur les mœurs : il n’existe pas de bail spécifique à ce type de situation – ce qui fait par exemple qu’à son départ un colocataire ne pourra pas récupérer sa garantie si l’autre reste dans l’appartement.

Comment ?

  • Pour la colocation après 40 ans : www.colocation-adulte.fr, www.appartager.com/Colocation-Senior
  • Pour la colocation intergénérationnelle : lePariSolidaire à Paris (www.leparisolidaire.fr), l’association Esdes à Lyon (www.esdes-intergenerations.net), Vivre avec à Bordeaux (www.logement-solidaire.org), etc.
  • Pour devenir une « Babayaga » : www.lamaisondesbabayagas.fr

Le geste utile
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