Doha : Ambiance tendue et opaque

Les participants à la conférence de Doha auront du mal à secouer la torpeur pessimiste des discussions.

Claude-Marie Vadrot  • 6 décembre 2012 abonné·es

Alors que la conférence sur le changement climatique s’achèvera le 7 décembre après une deuxième semaine de négociations, on déplore toujours des dissensions entre les pays participants. Les chefs de gouvernement et les ministres venus à la rescousse, notamment Delphine Batho, Pascal Canfin et Laurent Fabius pour la France, auront bien du mal à secouer la torpeur pessimiste des discussions. Pour plusieurs raisons. D’abord le Qatar donne le pire exemple qui soit avec une émission de CO2 par habitant trois fois supérieure à celle des États-Unis. Ensuite, l’Europe semble pour l’instant paralysée, comme la France, par la mauvaise volonté de la Pologne, étrangement alliée aux Russes.

Enfin, l’ONU et le Qatar ayant décidé de la jouer « écolo » en supprimant tous les écrits, les discussions se déroulent dans une opacité plus épaisse qu’à l’ordinaire. Mardi 4, ni la mise en route de l’acte II du protocole de Kyoto, limitant les émissions carbonées des pays industrialisés, ni la question du Fonds vert, destiné à aider les pays les moins développés et les plus vulnérables aux changements climatiques, n’étaient réglées. Une situation qui contrarie les pays africains mettant de plus en plus ouvertement en cause les Américains et les Européens, certains menaçant de quitter la conférence. Éventualité qui n’est pas à exclure…

Écologie
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

Le changement climatique fait de plus en plus de victimes
Décryptage 3 novembre 2025 abonné·es

Le changement climatique fait de plus en plus de victimes

À l’approche de la COP 30, la crise climatique continue de s’aggraver. Si le phénomène s’intensifie, l’injustice climatique, elle, demeure. Pendant que les plus vulnérables sont en première ligne, une minorité d’ultra-riches continue d’alimenter ce dérèglement.
Par Maxime Sirvins
Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »
Reportage 3 novembre 2025 abonné·es

Dans l’archipel du Bailique, au Brésil : « Je crois qu’ici, tout va disparaître »

Au nord de Belem où se tient la COP 30, l’archipel du Bailique est en train de disparaître, victime de l’érosion des terres et de la salinisation de l’eau. Une catastrophe environnementale et sociale : les habitant·es désespèrent de pouvoir continuer à habiter leurs terres.
Par Giovanni Simone et Anne Paq
COP 30 : « L’accord de Paris est comme un phare, mais ce n’est pas une baguette magique »
Entretien 3 novembre 2025

COP 30 : « L’accord de Paris est comme un phare, mais ce n’est pas une baguette magique »

Marine Pouget, responsable « gouvernance internationale » pour le Réseau Action Climat, souligne le manque d’ambition des États en matière climatique et appelle à changer le modèle des COP pour aller vers plus de concret.
Par Vanina Delmas
Marie Toussaint : face à la destruction de l’Europe verte, « tenir le coup et se battre »
Entretien 21 octobre 2025

Marie Toussaint : face à la destruction de l’Europe verte, « tenir le coup et se battre »

L’eurodéputée écologiste raconte les coulisses du détricotage en cours du Pacte vert orchestré par la Commission européenne et appelle à une prise de conscience en France.
Par Caroline Baude et William Jean