Israël porte un « coup presque fatal » à la paix, selon l’ONU
Ban Ki-moon a durci le ton, dimanche, contre le projet israélien d’étendre la colonisation et de bloquer le versement de taxes dues à la Palestine, en représailles à son adhésion à l’ONU.

L’ONU exprime sa « grande inquiétude » et une « profonde déception » , ce dimanche, après l’annonce par Israël d’un nouveau projet colonisation en territoire palestinien. Au lendemain du vote historique des Nations-unies, jeudi 29 novembre, qui accordait à la Palestine le statut d’État observateur non membre de l’ONU, Israël a en effet violemment contre-attaqué en donnant son accord à la construction de 3000 logements en Cisjordanie et notamment à Jérusalem-Est (à lire Palestine, le coup d’après).
Dimanche, le ministre des Finances israélien, Youval Steinitz, a même annoncé qu’il bloquait le transfert des taxes collectées par Israël au profit de l’Autorité palestinienne. 460 millions de shekels (environ 92 millions d’euros) qui devaient être transférés ce mois-ci seraient bloqués en guise de représailles.
Dimanche, l’ONU a rejoint les nombreuses critiques que ces annonces ont soulevées sur la scène internationale :
« Les colonisations sont illégales au regard du droit international et si (ce projet) venait à se concrétiser, cela porterait un coup presque fatal aux dernières chances de garantir une solution à deux États », a regretté Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, dans un communiqué lu dimanche par son porte-parole.
Le projet de colonie annoncé vendredi concerne une zone désertique hautement sensible, dite « E-1 », en bordure de Jérusalem. Il a toujours été combattu par les États-Unis, qui ont jugé vendredi, par l’intermédiaire d’Hillary Clinton, que ce projet ferait « reculer la cause d’une paix négociée » .
Londres se dit « extrêmement préoccupé » par ces annonces, tandis que Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, s’oppose au projet de colonisation, qui selon lui « constituerait un obstacle sérieux à la solution de deux États » .
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