le Bonheur… Terre promise : Sur la route

Avec le Bonheur… Terre promise , Laurent Hasse signe un film généreux.

Christophe Kantcheff  • 20 décembre 2012 abonné·es

On avait laissé Laurent Hasse il y a onze   ans – mis à part un film sur Aimé Césaire pour la télévision en 2007 – avec un documentaire, Sur les cendres du vieux monde, qui scrutait la désolation d’un ancien fleuron de la sidérurgie lorraine, avec la mondialisation en ligne de mire. Aujourd’hui, il revient avec un nouveau film, témoin d’un autre combat qu’il a mené avec lui-même. Le Bonheur… Terre promise a pour origine un grave accident dont Laurent Hasse a été la victime, et qui a transformé son appréhension de la vie. L’amenant à vouloir bousculer ses habitudes et à emprunter des chemins de traverse.

D’où ce film : le réalisateur a pris sa caméra, son sac à dos, et a décidé de marcher selon une ligne droite du sud au nord de la France. Pas moins de 1 500 km à pied, en hiver, en s’arrêtant au gré des rencontres, des gens qui répondent à sa question : « C’est quoi le bonheur pour vous ? », lui offrent un sourire, un café, lui font partager un repas… Le Bonheur… Terre promise vaut ainsi autant par sa dimension contemplative – Laurent Hasse, en harmonie avec la campagne, la filme comme un peintre – que par l’image des habitants de la France qui émane de ces rencontres. Des êtres cabossés, isolés ou fuyant le manque de sens, sereins ou vraiment heureux. Généreux quoi qu’il en soit, pour la plupart issus de milieux modestes. Comme ce film, fruit d’une quête intérieure, et qui pourtant se tourne en permanence vers l’extérieur. Qu’est-ce que le bonheur ? Difficile à dire. En tout cas, l’enfer, ce n’est pas les autres.

Cinéma
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