Se soigner à l’argile

Pauline Graulle  • 13 décembre 2012 abonné·es

Que faire ?

Vous connaissiez les masques de beauté à l’argile ? Cette terre miraculeuse – le « silicate d’alumine », en langage savant – a bien d’autres vertus. Utilisée en cataplasmes (on enduit un linge ou de la gaze de 2 ou 3 cm de « pâte »), elle soigne les douleurs articulaires, musculaires, les tendinites, les abcès, les brûlures ou les plaies. Elle peut aussi être bue pour lutter contre les maux d’estomac ou la diarrhée, utilisée en bain de bouche (aphtes) ou saupoudrée dans le bain. Reste à choisir l’argile qui convient le mieux à son mal : la montmorillonite, produite dans le sud de la France, recèle un fort pouvoir antiseptique et est la plus utilisée. Tandis que l’illite (du nord de l’Hexagone) est reconnue pour ses vertus cicatrisantes, la kaolin (de Bretagne) est un antibactérien et un anti-inflammatoire puissant, utilisé comme pansement intestinal pour contrer les intoxications alimentaires ou la constipation, mais aussi comme talc pour les fesses de bébé. À noter : il faut mélanger la poudre avec de l’eau de source et utiliser une cuillère en bois pour badigeonner, car le métal annule certaines qualités du produit.

Pourquoi ?

L’argile est riche en minéraux (silice, aluminium, magnésium, fer, calcium…) et, surtout, réputée pour ses vertus absorbantes. « Buvard » naturel, elle absorbe les bactéries et les toxines, désinfecte et cicatrise. Peu chers, les soins à l’argile sont à ranger dans la rubrique « remède de très, très vieille grand-mère » : dans l’Antiquité, Pline l’Ancien rapporte les bienfaits de l’argile dans son Histoire naturelle, et les pharaons l’utilisaient. On ne s’étonnera pas que Gandhi s’en badigeonnât, et des médecins l’utilisèrent pour soigner la dysenterie pendant la Grande Guerre, tandis que les Touaregs connaissent toutes les bonnes recettes. Bref, un remède efficace, et qui échappe à l’industrie pharmaceutique.

Comment ?

  • Par prudence, parlez-en à votre médecin s’il est ouvert aux médecines naturelles, ou rendez-vous chez un naturopathe.
  • Sur Internet, de nombreux sites vous indiquent comment utiliser l’argile, mais renseignez-vous aussi dans des ouvrages spécialisés : l’Argilothérapie, de Jean-François Olivier (éd. Encre), L’argile qui guérit, de Raymond Dextreit (éd. Vivre en harmonie), l’Argile facile, de Marie-France Muller (éd. Jouvence)…
  • Le réseau L’Homme et l’argile, qui rassemble géologues, médecins et ethnologues, organise régulièrement des conférences et des stages à Paris sur le sujet (http://lhomme.et.largile.free.fr), et milite pour son développement, notamment dans les pays pauvres.
  • Pour acheter l’argile, en gélules, en poudre ou concassée (pour une préparation maison), ou déjà en tube, rendez-vous dans les pharmacies spécialisées, dans les magasins bio, style Biocoop, ou sur Internet (www.centifoliabio.fr, par exemple).

Le geste utile
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