Vous avez dit solidaire ?

Ingrid Merckx  • 24 janvier 2013
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Nombre de cartes de vœux provenant de mairies, d’organisations, d’associations le proclament : « 2013, l’année des solidarités ! » Mais qu’est-ce que la solidarité en 2013 ? Quels liens entretient-elle avec la charité – classée à droite – et avec le don ? Fait-elle (encore) partie des fondamentaux de la gauche – pour ne pas dire des « valeurs » ? N’est-ce pas un mot employé à tort et à travers pour susciter du collectif face à la crise, l’austérité, le chômage, les expulsions ?

« La solidarité n’est pas près de s’effondrer », rassure le sociologue Albert Ogien, prenant à contre-pied le sentiment selon lequel notre société « de plus en plus individualiste » verserait dans le « chacun pour soi ». Mais il la dissocie du droit, rappelant que c’est un mouvement de l’homme qui vient en aide à un autre, souvent plus démuni. Quelles formes et quel sens la solidarité prend-elle à l’heure où le gouvernement de François Hollande, certes, abolit le « délit de solidarité » instauré par Nicolas Sarkozy pour punir les défenseurs des sans-papiers, mais, dans le même temps, coupe les vivres aux associations de lutte contre la grande pauvreté ?

Alors qu’un comité interministériel se réunissait le 21 janvier pour mettre en œuvre un plan gouvernemental de lutte contre l’exclusion, les associations déploraient de n’avoir pas été associées à son élaboration. « Les miettes, c’est pour les pigeons », ont scandé Droit au logement, Agir ensemble contre le chômage et d’autres organisations contre la précarité. Si l’esprit de solidarité qu’elles défendent est toujours bien vivace, il ne saurait être le seul recours des populations fragilisées.

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