Éviter le café en capsules

Ingrid Merckx  • 21 février 2013 abonné·es

Que faire ?

Sûr, c’est tentant : votre belle-mère vous en propose une dans une boîte multicolore : « Léger, moyen ou corsé ? » Déjà, l’arôme du voisin vous chatouille les narines. Lui, il a pris bleu nuit. Le temps que vous choisissiez, il termine sa tasse. Mais c’est comme choisir un chocolat, vous hésitez. « Tu pourras en prendre un autre après… », vous encourage-t-elle. Généreuse : c’est quand même 30 centimes chaque. Moins cher qu’au bistrot mais, comme pour tout ce qui est vendu à la pièce, ça gâche un peu le goût quand on sait. Pour le café en capsules, pas tant que ça, paraît-il. C’est si « pratique ». Exit la vieille italienne qu’il faut surveiller, la cafetière « push push » conviviale que vous aviez en trois tailles ou l’électrique à filtres qui vous réveillait le matin mais vous rappelait trop le jus de chaussettes du bureau. Le café en capsules, c’est tout prêt pour vous tout seul, déjà dosé par des rois du café, emballé par des artistes du marketing. Et votre belle-mère, qui connaît votre mauvaise conscience écolo, d’ajouter : « Ne t’inquiète pas, maintenant, ils recyclent les capsules. » Alors là, vaincu, vous succombez… Mais uniquement chez elle (de toute façon, elle ne voit pas où est le mal) ! Pas question qu’elle vous refourgue la même cafetière pour Noël, même si elle l’a eue en promo. Car c’est bien là le piège : on vous vend la machine pas cher, et on vous rend dépendant à vie de la marque.

Pourquoi ?

« Et alors ? », dira votre belle-mère, qui consomme les mêmes marques depuis des lustres. Eh bien, déjà, le jour où le prix de la capsule augmente, vous êtes refait. Le jour où vous êtes vingt à déjeuner, vous vous transformez en serveur, surtout si vous avez jeté votre grande cafetière familiale ou que vous n’avez pas de café moulu en réserve. Et puis, si vous prenez la marque bien connue d’Hollywood, les capsules sont 100 % aluminium. Nespresso vendrait dans les 2 milliards de capsules par an. D’après l’Ademe, les dosettes individuelles génèrent dix fois plus de déchets qu’un paquet traditionnel. « Mais puisqu’ils recyclent ! » Oui, mais pour recycler, faut fabriquer d’abord. Puis récupérer après et renvoyer par courrier… ou par camion ! « J’ai une collègue qui, tous les mois, réexpédie son énorme carton de capsules à Nespresso. » Et elle gagne des capsules gratuites ? Et c’est sûr qu’ils recyclent au moins ? Tassimo et Lavazza proposent des capsules en aluminium polyester et polyéthylène, non recyclées. Senseo et Malongo commercialisent des dosettes en cellulose qui seraient biodégradables mais ils les emballent dans de mini-sacs en plastique.

Comment ?

  • Recycler ses capsules : les renvoyer à l’envoyeur, via La Poste, un coursier, un point relais, une collecte de déchets. Il n’en reste pas moins que, pour produire ces dosettes, il faut de l’aluminium, métal énergivore et polluant, notamment pour l’atmosphère.  
  • Les dosettes sont moins polluantes que les capsules, certaines vont même au compost. Reste Ecopad, un concept hollandais de « dosette rechargeable ». Mais l’idéal, c’est encore le percolateur, qui accepte le café moulu.

Le geste utile
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