Fin de vie : Le Conseil arrive… en retard

Le Conseil de l’ordre des médecins est favorable à une évolution de la loi. Mais son avis vient rajouter à la confusion.

Ingrid Merckx  • 21 février 2013 abonné·es

Le 14   février, le Conseil de l’ordre des médecins s’est prononcé pour une évolution de la loi sur la fin de vie, envisageant le recours à une « sédation terminale » dans des « situations exceptionnelles ». Des commentaires saluent cette « avancée ». Sauf que le Conseil est en retard : il évoque « les conditions dans lesquelles pourrait être mise en œuvre une sédation », résume la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap). Or, la sédation pour les patients –   qui soulage mais peut entraîner le décès   – a fait l’objet de recommandations en 2009, validées par la Haute Autorité de santé (HAS).

En outre, la loi Leonetti de 2005 prévoit que le médecin ne doit pas faire preuve d’un « acharnement déraisonnable » et que les patients puissent laisser des « directives anticipées ». Va-t-il falloir établir une liste de situations exceptionnelles ?, s’interrogent certains qui déplorent que le Conseil en rajoute à la confusion : il entretiendrait une ambiguïté entre une sédation qui soulage et une sédation qui provoque le décès. De plus, il mettrait sur le même plan des « agonies prolongées » et « des douleurs psychologiques incontrôlables », mélangeant les malades condamnés et des personnes qui souhaitent disparaître. Le projet de loi sur la fin de vie doit être présenté à l’Assemblée nationale en juin.

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