Dans le Morvan, l’opposition au projet de scierie ne faiblit pas

Les opposants au projet de scierie-incinérateur qui doit s’installer au pied du Morvan continuent leur occupation et déposent une pétition comptant 48 000 signatures.

Erwan Manac'h  • 7 mars 2013
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Face aux élus locaux socialistes qui réaffirment leur attachement au projet, la fronde s’organise. Après un mois d’occupation du bois du Tronçay, visé par un projet de scierie-incinérateur, les opposants déposaient ce jeudi une pétition comptant 48 000 signatures au Conseil régional de Bourgogne.

Les habitants de Sardy-lès-Epiry (Nièvre) rejoints par des militants écologistes s’opposent à un projet de complexe industriel de transformation de bois qui doit faire sortir de terre en 2014 la plus grosse scierie de France et un incinérateur destiné à produire de l’électricité « verte ». Ils dénoncent le montage économique de ce projet et les conséquences écologiques « irréversible » qu’il pourrait engendrer.

Lire > Dans le Morvan, l’occupation s’organise dans un bois visé par un projet industriel

Une occupation, que certains ont déjà baptisée « Notre-Dame-des-Bois », s’organise sur ce petit terrain depuis que des premiers travaux de déboisement ont été menés, le 4 février.

« C’est une « zad » [zone à défendre] qui se passe très bien, raconte Muriel André de l’association Adret Morvan. Nous sommes une dizaine à dormir sur place dans une cabane en paille et jusqu’à 80 personnes pendant la journée. »

Les opposants au projet réclament une confrontation publique avec la société Erscia, qui porte le projet. De son côté, l’industriel a fait savoir qu’il ne participerait pas à la table ronde que le député PS, Christian Paul, souhaitait organiser. « Ils ne veulent pas se confronter à nous, car nous leur posons des questions auxquelles ils ne veulent pas répondre » , regrette Muriel André.

Pour la troisième fois, l’arrêté préfectoral autorisation la « destruction d’habitat d’espèces protégées » a été suspendu par le tribunal administratif de Dijon. Les opposants au projet attendent désormais qu’ils soient jugés sur le fond, au printemps.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes
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