Nature : Revanche de l’ortolan

L’Europe met la France en demeure après vingt-cinq ans d’infractions.

Orianne Hidalgo  • 14 mars 2013 abonné·es

Lundi 25 mars : c’est la date fixée par la Commission européenne pour mettre un terme à vingt-cinq ans de mépris français dans la protection du bruant ortolan au titre de la directive « Oiseaux ». Chaque année, près de 40 000 spécimens sont braconnés dans les Landes pour satisfaire une tradition locale de chasse et de gastronomie. La population d’ortolans, en déclin dans une majorité de pays européens, a chuté de 30 % en dix ans en France, où ce trafic de luxe rapporterait plus de 5 millions d’euros.

L’application de la loi se heurte depuis des décennies à la complaisance d’élus locaux influents, dénonce Pierre Athanaze, président de l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas). Ce n’est qu’en 1999, menacée d’une astreinte journalière de 142 425 euros, dix ans après une première condamnation de la Cour européenne, que la France décrète l’ortolan espèce protégée. Depuis 2009, un nouvel arrêté condamne la destruction, le transport, l’utilisation, la détention et la commercialisation des spécimens.

Dans son fief PS des Landes, Henri Emmanuelli, président du conseil général, continue cependant de promettre des dérogations à la fédération de chasse. Inacceptable, jugeait en juillet Delphine Batho, ministre de l’Écologie. L’époque où la famille landaise pouvait compter sur la compréhension de François Mitterrand, grand amateur d’ortolans, est peut-être révolue.

Écologie
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