Prostitution, la loi est-elle la solution ?

Les « abolitionnistes » défendent une pénalisation du client . Les « réglementaristes » soutiennent qu’une telle décision ne ferait que repousser davantage les prostitué(e) s dans la clandestinité.

Lena Bjurström  • 21 mars 2013
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Dix ans ont passé depuis l’adoption de la loi pour la sécurité intérieure (LSI) initiée par Nicolas Sarkozy et instaurant le délit de « racolage passif ». Le 18 mars, saisie par la mission Lotus Bus de Médecins du monde, la commission nationale Citoyens-Justice-Police a publié un rapport sur les violences exercées par les forces de l’ordre sur les prostituées chinoises à Paris, qualifiées de « harcèlement institutionnalisé ». Le prétexte de ces arrestations à répétition ? Le fameux délit de « racolage passif »… Le 28 mars, sur une demande d’élus EELV, le Sénat discutera de son abrogation. À gauche, il semble y avoir consensus sur la nécessité de supprimer une mesure qui n’a fait que précariser les prostitué(e)s sans faire reculer la prostitution.

Mais ce débat en entraîne un autre. Quelles mesures l’État doit-il prendre ? Quel choix de société opérer face à la prostitution ? Les « abolitionnistes » défendent une pénalisation du client dans l’idée d’éradiquer la prostitution. Les « réglementaristes » soutiennent, eux, qu’une telle décision ne ferait que repousser davantage les prostitué(e) s dans la clandestinité. Ils souhaitent que soient encadrées les conditions d’exercice des « travailleurs du sexe ». Les chercheurs Lilian Mathieu et Marie-Élisabeth Handman, pour leur part, mettent en garde l’État contre une réponse globale dont on voit mal comment elle pourrait s’adapter aux différentes formes de prostitution. Retour sur une question qui divise.

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