PS-Parti de gauche : la polémique continue

L’AFP fait son mea culpa, en corrigeant les propos qu’elle prêtait dimanche à Jean-Luc Mélenchon, après la diffusion d’un enregistrement par Politis.fr. Harlem Désir persiste et signe.

Politis.fr  • 25 mars 2013 abonné·es

La polémique qui s’est enflammée dimanche entre le PS et le Parti de gauche sur la base de propos tronqués n’est pas close. Après la diffusion, dimanche soir sur Politis.fr, d’un enregistrement rectifiant les propos complets, certains acteurs de ce mélodrame ont changé de ligne. D’autres pas.

Lire > Ce qu’a VRAIMENT dit Mélenchon…

L’Agence France Presse, dont la première dépêche publiée samedi peu après 19 h était à l’origine de l’emballement, a reconnu son erreur et rectifié les propos du co-président du Parti de gauche dans une seconde dépêche, ce lundi peu après 8 h.

« Un débat a parcouru durant toute la journée de dimanche les réseaux sociaux sur la teneur précise des déclarations de M. Mélenchon, indique l’agence. Des internautes et des journalistes estimant que la version initialement diffusée par l’AFP – « un comportement de quelqu’un qui ne pense pas français, qui pense finance internationale » – prêtait plus le flanc à l’accusation d’antisémitisme. » 

Dans sa première dépêche, l’agence attribuait à Jean-Luc Mélenchon des propos légèrement différents : Pierre Moscovici « ne pense pas français, mais pense dans la langue de la finance internationale ».

«Une sémantique qui a fait des ravages dans les années 1930»

Le journaliste Jean Quatremer, qui était parmi les premiers à condamner sur Twitter les propos supposés de Mélenchon, a fait amende honorable, toujours sur le réseau social.

Il dénonçait samedi soir des propos à caractère antisémites :

Jean-Michel Aphatie, éditorialiste à RTL, a quant à lui maintenu une ligne dure en dénonçant ce lundi sur son blog «  une ritournelle » française.

« Dans les années trente, Léon Blum fut accusé de travailler pour Moscou » , lance ainsi le journaliste en jugeant que la « teinte dominante du parti de gauche est une teinte nationaliste, défendue avec une violence qui peut aller jusqu’à l’insulte. »

Le Parti socialiste persiste également lundi matin sur cette ligne. Le premier secrétaire du parti, Harlem Désir, a maintenu avec fermeté la référence aux « années 1930 » , au micro de Jean-Jacques Bourdin.

Lors de son point de presse au siège du parti lundi matin, David Assouline a également dénoncé « une sémantique, un style, qui a fait des ravages dans les années 1930 » , en demandant des « excuses » à Jean-Luc Mélenchon.

« Quand la stratégie a été la division à gauche, dans les années 1930, ou 1920 en Europe, « classe contre classe », l’ennemi principal étant les socialistes, nous savons où cela a conduit » , a insisté le porte-parole du Parti socialiste.

Politique
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