Cahuzac, simili contrit

L’interview accordée par Jérôme Cahuzac à BFMTV le 16 avril était aussi glauque que factice.

Christophe Kantcheff  • 17 avril 2013
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Cahuzac, simili contrit

Il est peu de dire qu’il a émané du retour médiatique de Jérôme Cahuzac quelque chose de nauséeux. Tout sentait le toc, la simulation dans l’interview qu’il a accordée le 16 avril à BFMTV : la repentance dont il a fait preuve, le ton formaté jusque dans la simili émotion qu’il peinait à manifester, et l’austérité même du dispositif, quasi dénué de décors ou d’images au second plan dont la chaîne d’infos en continu est habituellement avide. L’ex-ministre a parlé dans un confessionnal de pacotille. Les mots contrits qu’il prononçait semblaient tout droit sortis d’une officine de communication, face à un journaliste qui lui donnait complaisamment la réplique.

La transparence médiatique n’est rien d’autre qu’une indécence. Quinze jours après avoir été aculé de révéler la vérité grâce au travail de Médiapart, Jérôme Cahuzac vient dire que les journalistes de ce site d’information ont « brisé » sa vie (même s’il ajoute, jésuite, qu’il est le premier responsable de tout cela).

Son « drame » , a-t-il précisé, c’est que désormais il ne peut plus être cru. Propos lucide. Qui devrait imposer le silence à celui qui l’émet.

Politique
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