L’Economie sociale s’invite dans le débat sur les prisons

Des militants de l’Economie sociale s’engagent au sein de « l’Association Coopératives Justice Réinsertion » pour une l’introduction de logiques coopératives et associatives dans le monde carcéral. ( rubrique Evènements RS)
_ L’évasion de Redoine Faïd soulève toute une série de commentaires sur le système carcéral français.
C’est trop souvent l’émotion, réelle ou feinte, qui semble se substituer à la pensée à propos d’un problème récurent et profond.

Beaucoup d’acteurs et de médias sur-jouent, certains allant jusqu’à demander la démission d’une ministre qui a pourtant rapidement couvert son administration.
Cette ministre, ils sont trop à lui refuser les moyens financiers, humains et techniques qui lui permettraient d’avancer dans la démarche ouverte par la Conférence de Consensus contre la récidive.
Mais de son côté Madame Taubira prend le risque de rendre incohérente sa démarche en s’engageant – à mauvais cœur il paraît- dans la prolongation de la politique des PPP.
Or c’est la théorie générale de l’administration pénitentiaire qui semble devoir être revue…

Jean-Philippe Milesy  • 22 avril 2013
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Tant qu’une politique d’alternatives à l’internement n’est pas mise en place, tant que la peur de l’opinion publique, que prétendent incarner des associations comme l’Institut pour la justice, primera, tant que la prison se limitera à la gestion de la privation de liberté de contingents de plus en plus nombreux, nous demeurerons dans un cycle où le chiffre prend le pas sur l’humain, où le système renforcera l’insécurité au lieu de la réduire.

Dans ce cycle les gardiens et autres professionnels intervenant dans les prisons sont tout aussi perdants que les détenus et la société tout entière.
_Les témoignages sur les dysfonctionnements d’une prison récente comme Sequedin soulignent l’échec des logiques actuelles.
_La surpopulation fait obstacle à toute politique novatrice répondant aux missions que la République donne à ses prisons, la peine et la réinsertion, la réhabilitation de l’homme.

Parmi les initiatives qui sont actuellement prises par des ensembles de citoyens et de professionnels pour revenir à ces missions, l’ACJR cherche à mobiliser les entreprises et les militants de l’Economie sociale pour apporter des réponses nouvelles aux besoins de l’administration pénitentiaire, de ses agents et des détenus.

La logique coopérative qui est la sienne devrait permettre de mieux mobiliser les acteurs dans des démarches où la finalité demeure l’humain et qui écarte le profit financier des partenariats externes nécessaires à la gestion des prisons.
L’ACJR rencontre de plus en plus d’écoute de la part des politiques, syndicalistes, professionnels, militants associatifs en ce qu’elle tend à substituer aux logiques actuelles une inscription des exigences humaines et sociales dans l’ensemble des activités jusque là confiées à des sociétés financières dont le but premier, quels que soient la professionnalité qu’ils acquièrent ou les nobles buts qu’ils revendiquent, la profit des actionnaires.
_ Les PPP représentent l’extrême de la situation qui fait paradoxalement de l’administration et de ses agents des sous-traitant, et des juges et de la politique pénale des responsables clientèle.

Les logiques de l’Economie sociale, et de partenariats entre l’Etat et celle-ci renversent les situations où touts les acteurs, du gardien au détenus, ont à gagner.

Vous pourrez retrouver l’ensemble des textes qui fondent la démarche de l’ACJR sur rubrique Evènements RS.

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