Livre : Tarantino

Un livre à recommander à ceux qui restent parfois perplexes devant les films de l’auteur de Pulp Fiction.

Politis  • 18 avril 2013
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Certes, il a ses inconditionnels, que ce livre confortera dans leur goût. Mais Quentin Tarantino, un cinéma déchaîné est plus encore à recommander à ceux qui restent parfois perplexes devant les films de l’auteur de Pulp Fiction. Les critiques et les chercheurs qui ont contribué à ce livre, dirigé par Emmanuel Burdeau et Nicolas Vieillescazes, font en effet fructifier les huit films que le réalisateur américain a signés à ce jour, de Reservoir Dogs à Django Unchained, à travers une réflexion souvent de haut vol qui prend à contre-pied nombre d’ a priori. À voir convoquer Wittgenstein (à propos de Boulevard de la mort ) ou l’ironie selon Schlegel (à propos d’ Inglourious Basterds ), il est manifeste que l’entreprise est aussi une action en légitimation d’un cinéaste parfois sous-estimé quoique archi-célébré. Mais cela est fait sans cuistrerie. Le livre donne en particulier à repenser le rapport parole/action qui traverse toute l’œuvre tarantinesque, son imaginaire politique – en particulier le fait que depuis Jackie Brown, les premiers rôles soient dévolus à des dominés (femmes, juifs, Noirs), ou son rapport à l’Histoire… Une particularité : le commentaire critique que Pascal Bonitzer effectue à propos de son article écrit dix-sept ans plus tôt lors de la sortie de Pulp Fiction. Un exercice délicat trop rare.

Quentin Tarantino, un cinéma déchaîné , ouvrage collectif, dirigé par Emmanuel Burdeau et Nicolas Vieillescazes, Capricci/Les Prairies ordinaires, 154 p., 18 euros.
Culture
Temps de lecture : 1 minute
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