Placer son épargne dans le solidaire

Il faut chercher ailleurs que dans les grandes banques.

Thierry Brun  • 18 avril 2013 abonné·es

Que faire ?

Il faut chercher ailleurs que dans les grandes banques et préférer se tourner vers la finance solidaire pour trouver des produits d’épargne alternatifs sûrs. De nombreux organismes financiers de l’économie solidaire, régionaux et nationaux, proposent l’acquisition de parts de capital ou d’ouvrir un compte d’épargne à forte plus-value sociale et environnementale, sans passer par le système financier classique. Principal avantage de ces produits : on sait où vont nos économies. Par exemple, un compte de dépôts à terme à La Nef, coopérative de finances solidaires, permet de financer le secteur d’activité de son choix dans les domaines de l’insertion sociale et de l’environnement. L’épargnant peut aussi s’adresser à des financeurs solidaires comme Garrigue, la fédération nationale des Cigales, France active, Habitat et humanisme, la Sidi (créée par le CCFD-Terre solidaire) ainsi qu’à une caisse solidaire régionale comme dans le Nord-Pas-de-Calais.

Pourquoi ?

Les grandes banques se sont dotées d’une multitude de produits d’épargne verte, en particulier des fonds communs de placement (FCP) ainsi que des livrets développement durable (LDD) qui mettent l’accent sur la protection de l’environnement et le développement des énergies renouvelables. BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, BPCE, etc. accueillent les économies des clients « écoresponsables » convaincus d’investir dans des initiatives écologiques, développant des énergies renouvelables, ou une agriculture biologique. Cependant, on ne sait rien des destinataires de cette épargne. Les circuits financiers empruntés par celle-ci sont opaques : le fameux produit d’épargne verte a de grandes chances de passer par des paradis fiscaux et d’alimenter des opérations spéculatives qui ignorent les questions sociales et environnementales. En outre, certains de ces FCP ont une forte proportion d’actions cotées en Bourse, et plongent en cas de crise financière, comme cela a été le cas en 2008. Enfin, les FCP des banques, ainsi que des entreprises, investissent une part infime de leurs titres dans des secteurs socialement et écologiquement innovants. Un fournisseur d’énergie renouvelable comme Enercoop, des paysans installés en bio grâce aux prêts de Terre de liens, des associations d’aide à l’insertion dans des logements de haute qualité environnementale, des circuits courts de distribution alimentaire bio ou des recycleries ont peu de chance de voir la couleur de l’épargne gérée par les grandes banques françaises.  

Comment ?

  • Consulter le guide des placements solidaires d’Alternatives économiques (n° 45, septembre 2010), seul ouvrage proposant tous les types de placements solidaires liés à l’environnement.  
  • L’association Finansol (www.finansol.org), collectif des acteurs de la finance solidaire, est une mine de renseignements.
  • L’association propose sur son site un annuaire des placements solidaires.

Le geste utile
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