Créer une zone de gratuité

Une façon de lutter contre le gaspillage et le tout-marchand.

Thierry Brun  • 23 mai 2013 abonné·es

Que faire ?

La petite équipe se constitue autour d’un seul mot d’ordre : « Apporte, partage et prends ce que tu veux ! » C’est la seule condition pour créer une zone de gratuité ou une gratiféria (un marché de gratuité) et occuper la rue, une place, un bâtiment… On diffusera très facilement les renseignements sur le nouvel espace de gratuité en utilisant Internet et les réseaux sociaux, qui regorgent d’infos sur ces initiatives. La troupe fait ainsi l’expérience de la circulation des biens en récupérant par exemple tout ce que des entreprises, des organismes ou des associations jettent ou abandonnent. Les particuliers collectent de leur côté des objets qui n’ont plus d’utilité pour les uns et qui serviront à d’autres. Certains font les poubelles des supermarchés pour distribuer les denrées gaspillées par dizaines de kilos. Des repas partagés sont mêmes proposés. Il n’y a pas d’horaire de dépôt sur les étals, il n’y a pas d’obligation de rester sur place ou de reprendre les objets et vêtements, qui doivent être en bon état et propres. En fin de journée, ce qui n’a pas trouvé preneur est donné à des associations humanitaires. Un conseil : les habitués recommandent de chercher parmi des connaissances une association qui pourrait couvrir l’événement avec son assurance, car la mairie en demandera une.

Pourquoi ?

Les zones de gratuité et les gratiférias sont une façon de lutter contre le gaspillage en général et une alternative au tout-marchand. Cette démarche engage à trouver des solutions différentes de notre mode de vie surconsumériste, fondé sur la notion de propriété privée. Des millions d’objets sont abandonnés et voués à une destruction rapide dans les filières industrielles du recyclage, souvent polluantes. D’où l’idée de créer un espace soustrait aux rapports marchands, qui permet à chacun de s’interroger sur le don, l’argent et la propriété. D’autant plus qu’il est facile de passer à l’acte en ouvrant tout simplement une zone de gratuité permanente chez soi, sous forme d’hébergement gracieux, par exemple. Il existe également dans l’espace public des magasins qui mettent gratuitement à disposition des biens collectés ou déposés.

Comment ?

  • De nombreuses pages sur Facebook sont consacrées au mouvement des zones de gratuité et des gratiférias.
  • Un portail des échanges non-marchands répertorie les zones de gratuité et gratiférias en France et dans le monde. On y trouvera un agenda régulièrement mis à jour, http://nonmarchand.org/pmwiki
  • Contacter l’association pour les échanges non-marchands et la culture libre (Anomali), 12, rue Barry-du-Lion, 11230 Puivert, 06 24 12 70 13, 04 68 20 76 75, http://anomali.nonmarchand.org/pmwiki/Accueil/Accueil

Le geste utile
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