PSG : fric, fascisme et tribalisme…

Les violences qui ont transformé, lundi, la célébration du titre du PSG en émeutes ont donné lieu à un festival de sottises… Et à quelques questions de fond.

Denis Sieffert  • 14 mai 2013
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PSG : fric, fascisme et tribalisme…
© Photo : CITIZENSIDE.COM

Les violences qui ont transformé, lundi, la célébration du titre du PSG en émeutes ont donné lieu à un festival de sottises. La sottise des responsables de l’UMP qui n’ont vu là que l’occasion d’une misérable exploitation politique, voire de propos racistes, comme ce député du Var qui a parlé de « fils d’esclaves » et incriminé Christiane Taubira.

La sottise des télés qui, toute la soirée, ont ânonné le même slogan (« la fête gâchée ») et oublié que parmi ceux qu’on appelle pudiquement les « ultras » (« supporters » du PSG), il y a beaucoup de néo-nazis. Sans hésitations aucune, on leur a amalgamé « les jeunes de banlieue » . Même s’il est vrai qu’un certain nombre de ces jeunes ont participé aux violences.

Mais cela appelle une autre réflexion que les propos faussement indignés sur les « barbares ». Car ces incidents en disent long sur le vide et le désespoir social qui habitent ces jeunes, et le rôle d’exutoire de manifestations sportives inondées de fric. Il faut s’interroger aussi sur la volonté des dirigeants qataris du PSG de rentabiliser à toute vitesse leur victoire par une manifestation dans un « espace prestigieux » de Paris, avec la tour Eiffel en toile de fond. Cela, alors que tout le monde savait qu’une certaine « clientèle » du club viendrait pour en découdre et trouverait dans cet espace ouvert un terrain propice.

On peut évidemment mettre la police ou Manuel Valls en accusation, ou encore la mairie de Paris, mais c’est le tout petit bout de la lorgnette. Les vraies questions sont d’une autre nature : pourquoi un foot super friqué attire-t-il les fachos ? Pourquoi certains jeunes de banlieue, perdus dans une vie sans espoir, tombent dans ces provocs, et déplacent l’objet de leur révolte vers des cibles qui relèvent plus du tribalisme que de la politique ? C’est tout un état de la société qui est comme en concentré dans ces événements.

Société
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