Un Medef de combat

Le 3 juillet, le Medef élira son nouveau président. Un seul candidat est en lice, Pierre Gattaz, dirigeant du groupe Radiall.

Thierry Brun  • 27 juin 2013
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Le 3 juillet, le Medef élira sans suspense son nouveau président. Un seul candidat est en lice, Pierre Gattaz, dirigeant du groupe familial Radiall et président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), un important lobby qui est aussi le bras armé du Medef. Dès l’arrivée au pouvoir de François Hollande, le GFI et son dirigeant ont su défendre en coulisses les intérêts privés des grands patrons de l’industrie française, avec le Cercle de l’industrie, qui accueille notamment des socialistes, et la puissante Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Le « Pacte gouvernemental pour la croissance et la compétitivité » des entreprises, présenté en novembre 2012 par Jean-Marc Ayrault, doit beaucoup aux propositions de ces organisations. Louis Gallois, commissaire général à l’investissement nommé par François Hollande, en est le promoteur en tant que président d’un think tank dont les fondateurs sont… le Cercle de l’industrie et le GFI. Le Medef propulse ainsi à sa tête un patron de choc, loin d’être un patron social, comme en témoignent des syndicalistes du groupe Radiall. Pierre Gattaz souhaite un Medef de « combat », soutenant l’ « inflexion » gouvernementale vers une social-démocratie à la Gerhard Schröder. Selon Éric Verhaeghe, ex-membre du Medef, le futur patron des patrons, plus conservateur que Laurence Parisot, va recentrer l’organisation sur les fondamentaux. Tandis que le patronat de l’économie sociale et solidaire, qui représente 10 % de l’emploi français, unit ses forces pour peser plus dans les débats et les réformes.

Publié dans le dossier
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