Justice expéditive

Des audiences se tiendront en centre de rétention.

Florent Sourisseau  • 25 juillet 2013 abonné·es

À partir de décembre, les juges des libertés et de la détention (JDL) du tribunal de Bobigny devraient auditionner les étrangers en situation irrégulière dans une salle délocalisée près du centre de rétention administrative (CRA) Zapi 3, sur le site de l’aéroport de Roissy. Et, dès septembre, le tribunal de Meaux délocalisera ces mêmes audiences destinées à statuer sur la prolongation du maintien des étrangers en zone d’attente au CRA du Mesnil-Amelot.

En réaction, plusieurs associations de magistrats et de défense des droits humains ont écrit une lettre ouverte à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, publiée sur Mediapart le 18 juillet. Elles y dénoncent ces projets porteurs « de graves dérives pour le fonctionnement de la justice », « son indépendance et son impartialité ». L’isolement et l’éloignement géographique des CRA sont susceptibles de limiter l’accès du public aux audiences, et notamment des journalistes. Mais, surtout, les magistrats, coupés de leur juridiction, travailleront dans un établissement géré par le ministère de l’Intérieur, et qui plus est dans un environnement policier. De quoi dénoncer la mise en place d’une « justice d’exception ».

Société
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