Mohamed Brahmi assassiné

En Tunisie, l’assassinat de Mohamed Brahmi risque de plonger le parti au pouvoir au centre d’une nouvelle crise politique.

Denis Sieffert  • 26 juillet 2013
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Mohamed Brahmi assassiné
© Photo : FETHI BELAID / AFP

Figure de la gauche tunisienne, Mohamed Brahmi a été assassiné jeudi, devant son domicile, près de Tunis. Il a été abattu à bout portant par deux individus en moto, selon un mode opératoire qui rappelle l’assassinat d’un autre opposant de gauche, Chokri Belaïd, en février dernier. Ce vendredi, les autorités tunisiennes ont d’ailleurs affirmé que l’arme utilisée était la même pour les deux assassinats.
Mohamed Brahmi, 58 ans, était fondateur et coordinateur général du Mouvement populaire et membre de l’Assemblée constituante.

Aussitôt après l’annonce de l’assassinat, une foule s’est rassemblée devant l’hôpital où avait été conduit son corps, scandant des slogans hostiles à Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir, et au premier ministre, Rached Ghannouchi.

Ironie de l’histoire, la veille, un ministre d’Ennahdha avait indiqué que les commanditaires de l’assassinat de Chokri Belaid avaient été identifiés. Sans qu’on connaisse leur identité, les soupçons s’étaient portés sur un groupe islamiste radical.

L’assassinat de Chokri Belaid avait débouché sur une grave crise politique entraînant la démission du premier ministre de l’époque, Hamadi Jebali, dirigeant d’Ennahdha. Un scénario semblable est possible. Une grande partie de la gauche laïque reproche aux islamistes d’Ennahdha de se montrer trop faibles à l’égard des courant les plus extrémistes.

Depuis plusieurs semaines, Ennahdha s’est efforcé de durcir la répression contre les groupes violents de la mouvance salafiste. L’assassinat de Brahmi risque de mettre une nouvelle fois en difficulté le gouvernement déjà affaibli par la chute de Mohamed Morsi en Egypte.

Monde
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