Un rapport européen sur la Gestation pour autrui

Un rapport sur les mères porteuses dans 17 pays a été remis aujourd’hui aux députés européens. Seul consensus pour l’heure : reconnaître la filiation et l’état civil des enfants issus d’une gestation pour autrui.

Ingrid Merckx  • 8 juillet 2013
Partager :

Faut-il une réglementation européenne sur la gestation pour autrui ? Cette pratique, autorisée ou tolérée dans 8 pays de l’Union, génère trop d’inégalités en matière de santé, de droits et de richesses, alerte un rapport remis aujourd’hui aux députés européens.

Une vingtaine de chercheurs européens ont examiné les pratiques à l’oeuvre dans 12 pays de l’Union et 5 pays hors Union. Les pays les plus permissifs en matière de GPA seraient l’Angleterre et la Grèce, où les parents d’intention peuvent passer un contrat avec la mère porteuse. A l’opposé, la France ne reconnaît ni les mères porteuses ni l’état civil des enfants qui en sont issus.

Et ce, malgré une circulaire envoyée aux tribunaux par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, rappelant qu’un enfant issu d’au moins un parent français pouvait bénéficier de la nationalité française – y compris donc s’il est né d’une mère porteuse à l’étranger.

Au Parlement, la règle étant l’unanimité, une réglementation commune est loin de voir le jour tant les pratiques diffèrent d’un pays à l’autre. Seul consensus pour l’heure : reconnaître la filiation et l’état civil des enfants.

En attendant que les débats progressent, le rapport recommande de s’inspirer des travaux de la Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et de la coopération en matière d’adoption internationale pour établir une convention internationale sur la GPA. Celle-ci pourrait notamment définir des règles protégeant la santé et les droits de la mère.

En France, le débat sur la GPA devait reprendre à l’occasion d’États généraux sur la Procréation médicalement assistée (PMA) à l’automne. Mais ceux-ci viennent d’être reportés au printemps 2014.

Santé Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À Nantes, la socio-esthétique apaise les corps des demandeurs d’asile
Reportage 2 décembre 2025 abonné·es

À Nantes, la socio-esthétique apaise les corps des demandeurs d’asile

Bulle de douceur, le travail de la socio-esthéticienne du centre d’accueil des demandeurs d’asile complète l’approche des travailleuses sociales en redonnant au corps la place centrale qu’il mérite, et à la personne, un temps pour soi.
Par Elsa Gambin
Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »
Entretien 1 décembre 2025 abonné·es

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »

Alors que l’AfD vient de refonder son organisation de jeunesse à Gießen, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont bloqué la ville pour tenter d’empêcher la tenue du rassemblement. Pour la germaniste et historienne Valérie Dubslaff, cette séquence s’inscrit dans la continuité des grandes mobilisations de 2024.
Par Maxime Sirvins
En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite
Reportage 1 décembre 2025

En Allemagne, une mobilisation massive contre l’extrême droite

Près de 50 000 personnes venue de tout le pays se sont rassemblées ce week-end à Gießen pour empêcher le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) de reformer sa faction jeune, auto-dissoute huit mois plus tôt.
Par Camille Tribout
À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations
Monde 28 novembre 2025 abonné·es

À Valence, l’extrême droite Vox surfe sur les inondations

Un an après la crue meurtrière d’octobre 2024, les habitants de Paiporta sont amers de la gestion de la tragédie par les autorités qui a dévasté la ville. Le parti d’extrême droite Vox a su tirer parti de ce désarroi.
Par Pablo Castaño