Réveiller le fantasme

Iggy Pop reforme les Stooges, ravivant des souvenirs incandescents.

Jacques Vincent  • 12 septembre 2013 abonné·es

Les Stooges ou le dernier rêve électrique. À la fin des années 1960, les Stooges, menés par Iggy Pop, ont poussé le rock à un niveau d’incandescence jamais atteint et dans des contrées aussi fascinantes que terrifiantes. Ils restent le symbole même de la fulgurance. Pour tout amateur de rock dans sa version la plus radicale, un concert des Stooges constitue le fantasme absolu. C’est ce fantasme qu’Iggy Pop est venu réveiller ces dernières années. D’abord en reformant la première version du groupe, avec Ron Asheton à la guitare. Avec un résultat trop loin du rêve pour engendrer autre chose que de la déception tant sur scène que sur disque.

Après la mort de Ron Asheton, en 2009, Iggy a rappelé son ancien compère James Williamson, avec lequel il avait enregistré Raw Power en 1973, sous le nom d’Iggy and The Stooges. Soit le disque le plus cinglant des années 1970. Williamson est un guitariste dont le jeu est un concentré d’énergie alliant une puissance vertigineuse à une précision maniaque. C’est ce que l’on a pu retrouver en partie sur scène et sur cet album, qui repose largement sur ce qu’il lui reste de force de frappe. Un disque plutôt honorable, même s’il sonne comme un parent très lointain de Raw Power. Il ne pouvait guère en être autrement quarante ans après.

Musique
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