« Dialogue », de Laurent Coq : Échos caribéens

Pour Dialogue , le pianiste Laurent Coq a invité des musiciens antillais.

Lorraine Soliman  • 31 octobre 2013 abonné·es

Les duos piano-guitare ne courent pas les clubs de jazz. La combinaison de ces deux instruments rythmiciens peut pourtant faire merveille. Avec ce huitième album sous son nom, Laurent Coq augmente l’heureuse formule du chant moelleux de Nicolas Pelage. À trois voix sur la moitié des morceaux, le dialogue prend des airs de plénitude. La complémentarité des musiciens est admirable, d’autant que le trio est récent. Né d’une pluie printanière et féconde, pourrait-on dire. Au fil des onze compositions, signées du pianiste ou du guitariste, Ralph Lavital, s’affirme une connivence qui permet à chacun d’aller au bout de ses intentions. Les deux instrumentistes se répartissent le travail rythmique dans un jeu de passe-passe qui fait oublier l’absence du tandem basse-batterie.

L’exercice est délicat et se fait sans étalage de virtuosité. On sent un goût pour l’épure dans cette musique à consonances mêlées, jamais très loin des Caraïbes – Ralph Lavital et Nicolas Pelage sont respectivement Guadeloupéen et Martiniquais – et tout imprégnée de l’expérience new-yorkaise de Laurent Coq. On entend ici un écho des rythmes dansants du chouval bwa traditionnel, ailleurs se déroulent quelques improvisations lumineuses et libérées de la pesanteur de l’érudition. Le chant de Nicolas Pelage est passé par le zouk antillais, il en reste des paroles en créole et la volupté, débarrassée de toute affectation. Ce Dialogue révèle une belle complicité, délicatement traduite en musique.

Musique
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