Deux initiatives importantes pour le Tourisme social

Le développement du Tourisme social est une condition essentielle d’un exercice effectif du droit au départ en vacances des français et notamment des plus défavorisés d’entre eux. Pour assurer ce développement, la CCAS, la Ligue de l’Enseignement, Léo Lagrange vacances, l’ANCAV-TT ont créé un pôle affinitaire qu’ils présentent, en présence de Benoît Hamon, le 13 novembre à Paris (Espace Reuilly).
_ Une autre manifestation organisée le 5 décembre à Paris (Maison des Métallos) à l’initiative du GOESS, du Forum social des saisonniers et de Rencontres sociales avec le soutien de la CCAS et de Cides-Chorum se consacrera au travail et à l’emploi dans le secteur du tourisme.

Jean-Philippe Milesy  • 4 novembre 2013
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Dans un pays moderne, la cinquième puissance économique mondiale, sous une République dite « sociale », c’est plus de la moitié de la population qui se trouve exclue du droit au départ. Ce chiffre, basé sur huit jours annuels hors de chez soi, va croissant et touche bien évidemment les classes populaires mais aussi les classes moyennes en voie de paupérisation.

Nous publions ci-après l’intégralité de la Charte, mais nous reprenons ici les « valeurs » de celui-ci qui illustrent parfaitement la démarche dans laquelle les quatre organisation fondatrices (CCAS, Ligue de l’enseignement, LéoLagrange vacances et Ancav-TT) sont engagées :

1/NOUS INSCRIVONS RÉSOLUMENT NOTRE
PÔLE DANS UNE DÉMARCHE DE TRANSFORMATION
SOCIALE, et entend avoir une démarche
revendicative auprès de l’ensemble des
pouvoirs publics et du patronat pour que l’accès
aux vacances, à la culture et aux loisirs soit une de
leurs priorités.
_ 2/ NOUS APPUYONS NOTRE DÉMARCHE
SUR L’ENGAGEMENT CITOYEN ET LE FONCTIONNEMENT
DÉMOCRATIQUE de nos organisations
qui font une place importante au
militantisme sous toutes ses formes.
_ 3/ NOUS REVENDIQUONS L’INTÉRÊT PRIMORDIAL
DE LA MIXITÉ SOCIALE. C’est en
effet une des principales caractéristiques du tourisme
social et associatif que de brasser des populations
d’origines et de conditions sociales,
culturelles, cultuelles ou économiques différentes
qui, dans la vie quotidienne, n’auraient pas eu la
chance de s’enrichir de leurs différences. Cette démarche
fondatrice du tourisme social et associatif,
ne peut pleinement s’exprimer qu’en s’appuyant sur
les valeurs de la laïcité.
_ 4/ NOUS BANNISSONS RÉSOLUMENT DANS
NOS SÉJOURS TOUTE FORME DE SÉGRÉGATION,
toute forme d’élitisme et à fortiori toute forme
de racisme et de discrimination. C’est dans ce
cadre que nous entendons par exemple, pleinement
favoriser l’accueil, l’accompagnement et l’insertion
dans nos séjours des personnes en situation de
handicap.
_ 5/ NOUS DÉFENDONS LES PRINCIPES DE
L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
-En renforçant le rôle d’acteur du développement
économique territorial joué par nos établissements
(en s’appuyant par exemple sur les approvisionnements
en circuits courts par le recours à des fournisseurs
et des prestataires locaux).
– En assurant la valorisation et la promotion de la
culture dans toutes ses dimensions, notamment en
établissant avec les populations locales une relation
de proximité et de respect mutuel.
– En inscrivant notre action dans des approches respectueuses
de l’environnement.
_ Nous entendons avoir une démarche de considération
à l’égard des salariés de nos structures, dans
l’esprit des conventions collectives régissant nos activités,
en les associant au projet des entreprises qui
constituent le pôle.

C’est sur ce dernier point et alors que le tourisme low-cost fonde une bonne partie de ses prix sur l’exploitation de ses salariés permanents ou saisonniers, en France ou à l’étranger, que veulent intervenir les organisateurs de la journée d’étude du 5 décembre.

Il s’agit de montrer que le tourisme social fait, ou s’engage à faire, sa différence sur des emplois de qualité au service de ses bénéficiaires.
_ Une démarche d’Economie sociale ne saurait en rien sacrifier les salariés engagés dans son activité. La question de la qualité de l’emploi en ESS est au cœur de la démarche de laboratoires universitaires comme le Lest (avec Nadine Richez-Battesti ou Francesca Petrella) ou de centre d’étude comme le CIDES mis en place par la Mutuelle Chorum. Elle est fondatrice du Forum social des saisonniers et centrale dans l’activité du groupement d’employeur de l’ESS qu’est le GOESS.


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Temps de lecture : 3 minutes
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