Semaine noire pour l’emploi

François Hollande prédisait en octobre une « évidente décélération » de la courbe du chômage. La première semaine de novembre est pourtant marquée par une nouvelle vague de restructurations et l’annonce de la suppression de milliers d’emplois.

Thierry Brun  • 5 novembre 2013 abonné·es

Parmi les nombreux dossiers chauds, l’entreprise agroalimentaire bretonne Tilly-Sabco a programmé la suspension à partir du 4 janvier de sa production de poulets pour l’exportation, soit 90 % du chiffre d’affaires de la société engagée dans une agriculture productiviste à bout de souffle. Son PDG, Daniel Sauvaget, a présenté mardi la mauvaise nouvelle aux salariés : près d’un millier d’emplois sont menacés « à très court terme » . Le mouvement de grève des salariés a été reconduit.

Un comité d’entreprise extraordinaire est prévu le 6 novembre au siège de FagorBrandt (Vedette, Brandt, Sauter, De Dietrich), à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), qui emploie en France 1 870 salariés . La coopérative basque Mondragon, maison mère de FagorBrandt, a annoncé qu’elle renonçait à renflouer le groupe d’électroménager espagnol, mettant ainsi en péril les emplois. Le gouvernement n’a pas donné d’engagement pour le sauvetage du groupe.

Le fabricant de câble Nexans doit informer le 6 novembre les représentants du personnel d’un plan de suppression de 206 postes , à l’occasion d’un comité central d’entreprise. De leur côté, les salariés de La Redoute , qui emploie près de 2 400 personnes en France et 900 à l’étranger, ont voté le 31 octobre le principe d’une grande manifestation à Lille le 7 novembre pour protester contre un probable plan social. Kering (ex-PPR), actionnaire de La Redoute, veut supprimer au moins 700 emplois dans l’entreprise , en France et à l’etranger, lors d’une cession prochaine.

Les syndicats de France Télévision (CGT, CFDT, FO, SNJ, CFE-CGC) ont appelé les salariés à faire grève le 7 novembre contre un plan de départs volontaires de la direction portant sur 361 postes, qu’ils qualifient de plan social déguisé . Les représentants du personnel du fabricant de pneumatiques Goodyear se prononceront le même jour sur le projet de fermeture de l’usine d’Amiens-Nord et la suppression de 1 173 postes , à l’occasion de l’ultime comité central d’entreprise portant le plan social et les mesures d’accompagnements de ce plan. Le PDG du fabricant américain de pneus agricoles Titan International, Maurice Taylor, dit vouloir reprendre l’usine « avec zéro employés », pour réembaucher sur de nouvelles bases une partie du personnel.

Le groupe Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE) dévoilera aussi le 7 novembre son plan stratégique pour la période 2014-2017 à l’occasion d’un comité central d’entreprise. Sa filiale Natixis a prévu la suppression de près de 700 postes en France d’ici à 2015 .

Travail
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