Le Parlement européen refuse d’interdire le chalutage profond

Lena Bjurström  • 10 décembre 2013 abonné·es

Illustration - Le Parlement européen refuse d'interdire le chalutage profond


Malgré une très forte mobilisation écologiste , notamment en France, les parlementaires européens ont rejeté, ce mardi, la proposition d’interdiction du chalutage en eaux profondes, une forme de pêche très destructrice pour les fonds marins.

À l’issue d’un vote serré (342 voix contre 326), les eurodéputés ont préféré se limiter à encadrer ce type de pêche, afin de protéger les écosystèmes les plus vulnérables.

Dénoncé par de multiples associations écologistes, mais farouchement défendu par les armateurs français, le chalutage en eaux profondes représente à peine 1,5 % du volume de pêche dans l’Atlantique Nord-Est, selon un rapport de l’Union européenne de juin dernier. Et il a pour objectif la commercialisation de seulement trois espèces de poissons.

Mais il «constitue la technique de pêche présentant l’empreinte écologique la plus importante» , selon les conclusions du Grenelle de la mer de septembre 2010, organisé par le ministère du Développement durable de l’époque.

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La pétition, signée par plus de 700 000 personnes cet automne, n’aura donc pas changé la donne au Parlement européen.

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Toutefois, qu’il s’agisse ou non d’un effet direct de cette mobilisation, les entreprises de grande distribution Carrefour et Casino ont récemment indiqué qu’elles stopperaient la commercialisation des trois espèces de poisson concernées.

Bertrand Pancher, député de la Meuse (UDI), a invité Intermarché, enseigne la plus impliquée dans cette pratique, à suivre le mouvement et renoncer également à la commercialisation de ces poissons.

Le texte refusé au Parlement européen est disponible sur le site d’information Reporterre.

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