« Nymphomaniac », de Lars von Trier : C’est un peu court…

Nymphomaniac, de Lars von Trier, film incomplet.

Christophe Kantcheff  • 19 décembre 2013 abonné·es

Une certaine excitation avait été entretenue autour du nouveau film de Lars von Trier –  Nymphomaniac  –, au titre évocateur. Il raconte en effet l’histoire, réelle ou fantasmée, de Joe (Charlotte Gainsbourg), qui s’auto-diagnostique nymphomane dès ses années d’adolescence (Joe est alors interprétée par Stacy Martin). La réputation de Lars von Trier, qu’il est le premier à alimenter, fait du tort au cinéaste. On attendait sans doute un film hard, en tout cas provocateur. À en croire certaines réactions, c’est le cas : en Italie, par exemple, nul distributeur ne veut s’engager à sortir Nymphomaniac .

Il faut dire qu’aujourd’hui on épate de plus en plus vite le bourgeois. En cause : une série de gros plans sur des parties génitales, notamment masculines. La belle affaire ! D’autant que la version qui nous est montrée (dont les coupes ont été supervisées par le cinéaste lui-même, annonce un carton en ouverture) a été expurgée. Une version de 5 heures et demie devrait être commercialisée, là « où les lois sur la censure le permettent ». Celle qui est proposée ici fait quatre heures. Plus exactement, deux heures sortent ces jours-ci – le « Volume 1 » –, la seconde partie pourra être vue à partir du 29 janvier. Voilà bien des complications qui ne facilitent pas la réception du film. Hypothèse : Nymphomaniac se veut une opération de destruction d’un humanisme suranné, dont le sentiment amoureux serait la manifestation la plus hypocrite. Nous confirmerons – ou non – une fois le « Volume 2 » sur les écrans, si cette opération est vraiment surfaite, comme le laisse à penser ce « Volume 1 ».

Cinéma
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