Dérapage statistique de François Chérèque

Thierry Brun  • 23 janvier 2014 abonné·es
Dérapage statistique de François Chérèque

L’ex-dirigeant réformiste de la CFDT François Chérèque , bombardé inspecteur général des affaires sociales et président de l’Agence de service civique par le gouvernement, est fâché avec les statistiques.

Invité à répondre aux questions de Patrick Cohen sur France Inter le jeudi 23 janvier, jour de la remise à Jean-Marc Ayrault d’un rapport sur l’évaluation du plan de lutte contre la pauvreté, l’inspecteur, qui en est l’un des deux auteurs, a dès ses premiers mots commis deux grosses bourdes.

Voir ici > Remise du rapport sur l’évaluation du plan de lutte contre la pauvreté

S’exprimant sur l’évolution de la pauvreté, l’inspecteur général des affaires sociales indique avec certitude : « Le seuil de pauvreté, c’est 976 euros pour une personne seule, c’est 60 % du salaire moyen. »

Écouter ici > Le 7/9 de France Inter

François Chérèque confond salaire et revenu, puis moyenne et médiane. Aurait-il oublié le contenu de son rapport ? Pour illustrer le propos de l’inspecteur des affaires sociales, un lecteur de Politis et auditeur de France Inter a adressé cette brillante démonstration :

« Il suffit de penser à la situation suivante : Dans un bar, 10 personnes boivent un coup. 5 sont pauvres et 5 sont riches. La valeur du revenu médian des 10 est A et la valeur de la moyenne B. Deux personnes les rejoignent, l’une percevant le RSA, l’autre étant Carlos Ghosn, grand patron de Renault.
La valeur de la médiane A ne change pas car elle partage le groupe en 6 pauvres et 6 riches. En revanche, la valeur de la moyenne B explose : le niveau du seuil de pauvreté, selon la définition de François Chérèque, va augmenter. Il y aura donc moins de pauvres ! Il suffit donc que les riches deviennent plus riches pour diminuer le seuil de pauvreté en France ! En attendant, le niveau de la réflexion, lui, il baisse. »

Transmis à l’inspection générale des affaires sociales.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Tour de France : Franck Ferrand, commentateur réac’ toujours en selle
Médias 11 juillet 2025

Tour de France : Franck Ferrand, commentateur réac’ toujours en selle

Cette année encore, France Télévisions a reconduit Franck Ferrand aux commentaires en charge du patrimoine lors du Tour de France. L’historien, très contesté, fan de Zemmour et de thèses révisionnistes, n’hésite pas, insidieusement, à faire passer ses idées.
Par Pierre Jequier-Zalc
La CGT et le Tour de France : quand sport et luttes se marient bien
Luttes 11 juillet 2025

La CGT et le Tour de France : quand sport et luttes se marient bien

Si le Tour de France est avant tout un événement sportif, il permet aussi à des luttes sociales et politiques de mettre en avant leur combat. Comme lundi dernier, à Dunkerque pour sauver les emplois d’ArcelorMittal.
Par Pierre Jequier-Zalc
« Ils parlent d’échange de migrants comme si les personnes étaient des objets »
Entretien 11 juillet 2025 abonné·es

« Ils parlent d’échange de migrants comme si les personnes étaient des objets »

Alors qu’un accord d’échange des personnes exilées a été trouvé entre la France et le Royaume-Uni, Amélie Moyart, d’Utopia 56, revient sur les politiques répressives à la frontière et le drame qui a conduit l’association à porter plainte contre X pour homicide involontaire.
Par Élise Leclercq
Terrorisme d’extrême droite : derrière le site d’AFO, Alain Angelini, soutenu par le RN en 2020
Enquête 10 juillet 2025 abonné·es

Terrorisme d’extrême droite : derrière le site d’AFO, Alain Angelini, soutenu par le RN en 2020

L’homme, alias Napoléon de Guerlasse, est l’administrateur du site Guerre de France, qui servait au recrutement du groupe jugé pour association de malfaiteurs terroriste. Militant d’extrême droite soutenu par le parti lepéniste aux municipales de 2020, son absence au procès interroge.
Par Pauline Migevant