Excédés par le chômage, ils bloquent la cellule « grands travaux » montpelliéraine

Erwan Manac'h  • 24 janvier 2014 abonné·es

Une soixantaine d’habitants des quartiers populaires de Montpellier ont symboliquement bloqué ce jeudi l’accès à la cellule emploi-grands travaux de la ville.

Cette structure, montée en octobre par l’agglomération pour cinq ans, doit permettre l’embauche de 8 000 personnes sur les travaux du TGV Nîmes-Montpellier, de l’autoroute A9 et du tramway montpelliérain. « Mais, lorsqu’on va demander du travail on nous répond que le boulot, ce n’est pas pour tout de suite », raconte Sébastien Allary, de l’association Justice pour le Petit-Bard, membre avec trois autres associations du collectif Petit-Bard-Tergola qui organisait le rassemblement.

L’indifférence insultante des élus de tous les bords politiques

Dans un texte expliquant les raisons de son action, le collectif exprime un profond ras-le-bol et dénonce le « clientélisme » et les discriminations à l’embauche :

« Nous n’en pouvons plus des tensions qui se manifestent dans les services sociaux, à Pôle emploi, lors des occupations de chantier. (…) Nous n’en pouvons plus de l’autosatisfaction, de l’indifférence insultante des élus de tous les bords politiques, au prétexte que cela touche avant tout les Montpelliérains des quartiers populaires. »

Dans le quartier du Petit-Bard, d’où viennent la plupart des manifestants, seulement 47,2 % des 15-64 ans sont en activité (source Insee 2011). Ces derniers mois, la lassitude s’est accentuée avec les importants travaux de rénovation qui se déroulent sous les yeux de dizaines de jeunes inactifs. « Seules deux personnes du quartier travaillent sur les chantiers ! , souligne Sébastien Allary. Les gens qui voient les travaux tous les jours ont la haine. »

Lire > Au Petit Bard, le calvaire sans fin des locataires

Pour ne rien arranger, les jeunes de ce quartier de 5 000 habitants peinent à bénéficier des emplois d’avenir mis en place par le gouvernement socialiste pour l’emploi dans les quartiers populaires. Ceux-ci sont gérés par la Mission locale, qui n’est présente au Petit-Bard que deux demi-journées par semaine.

Le directeur des services de l’agglomération, Christian Fina, a reçu les manifestants. Interrogé par 20minutes, il se dit « tributaire du rythme des offres déposées par les entreprises » et « conscient que [les manifestants] considèrent que les choses ne vont pas assez vite » .

Deux jeunes seront reçus chaque semaine à partir de lundi pour évoquer les modalités d’embauche et de participation des habitants.

  • Voir le reportage de TV Sud :


Emploi: Justice pour le Petit Bard dénonce le… par TVSud

Travail Société
Temps de lecture : 2 minutes

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