Didier Porte droit dans ses bottes

Le chroniqueur et humoriste revient sur scène, grimé aux couleurs de l’UMP.

Jean-Claude Renard  • 13 février 2014 abonné·es

Dans son précédent spectacle, l’été dernier à Avignon, il avait déjà entamé son virage à droite, bien inscrit dans l’air du temps. Quelque six mois plus tard, la tension montant d’un cran, dans la perspective des municipales et des européennes, non moins politisé, Didier Porte enfonce le clou. Et fait savoir son ras-le-bol actuel, son « Jour de colère ». Son « Hollande bashing ». Jusqu’à endosser le costume des Morano, Boutin et Wauquier dénonçant la fin des valeurs, les trop-acquis sociaux, une société d’assistanat, justifiant les revendications du patronat, certifiant conformes les intentions du Medef entérinées par l’Élysée. Manière de cingler les gouvernements Fillon et Ayrault. Mais non sans commenter l’actualité, de Dieudonné à la Manif pour tous, de l’exil fiscal à NKM, des bonnets rouges aux quenellistes.

Bonimenteur ironique à souhait , Didier Porte montre là un comique de soliloque atrabilaire qu’on ne lui connaissait pas. Au phrasé ciselé, hystérisé. Gouverné par cet irrépressible besoin de défendre les saintes idées de la droite réactionnaire, prônant le retour de l’ordre moral en ces temps de vaches maigres, il harangue, éructe, assène. Il vitupère, sermonne. Singe. À y regarder de près, c’est à peine caricatural. Et hilarant.

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