Mathieu Gallet à la tête de la Maison ronde

Jean-Claude Renard  • 27 février 2014 abonné·es

Illustration - Mathieu Gallet à la tête de la Maison ronde

C’est Frédéric Mitterrand qui va être content. Il est le seul à ne pas voir son émission disparaître, dit-on déjà dans les couloirs de la radio publique. Et pour cause : c’est lui qui avait soutenu la candidature de Mathieu Gallet à la tête de l’INA, auprès de Nicolas Sarkozy, en 2010. À peine âgé de 37 ans, Mathieu Gallet est donc nommé président de Radio France par le CSA. Contre toute attente (puisque le plus jeune des postulants). Jean-Luc Hees n’a pas été reconduit. Martin Ajdari (de France Télévisions, où il ne sera pas facile de retourner) et Anne Durupty (Arte), les favoris, ont échoué dans leur candidature, à coté de celles d’Anne Brucy, et de Philippe Gault. Beaucoup espéraient la nomination d’une femme, ce qui n‘est pas arrivé depuis trente-deux ans. Aurélie Filippetti militait pour. Balle peau. Surtout quand on sait qu’elle n’avait guère goûté l’octroi d’une émission quotidienne à Frédéric Mitterrand par Philippe Val.

Le parcours de Mathieu Gallet est nettement marqué à droite , jalonné des cabinets ministériels de Christine Albanel et de Frédéric Mitterrand que l’on dit « très proche »… Il est aussi celui qui avait milité pour une nomination directe de l’Élysée des présidents de France Télé et de Radio France. Cela ne lui aura pas coûté.
Le CSA a peut-être voulu marquer son indépendance. Quoique. L’indépendance a ses limites. Pour l’heure, même si Olivier Schrameck garde l’image de l’ex-dircab de Jospin, les membres du CSA ont été à majorité choisis par les gouvernements de droite. Cela a dû compter, à côté des réseaux.
Après deux mois de compagnonnage avec Jean-Luc Hees, Mathieu Gallet prendra ses fonctions en mai. Avec quelles décisions ? Le maintien ou non de Philippe Val ? Ce dernier pourrait sortir gagnant de cette nomination. C’est ce que craignent certaines personnalités de France Inter. On en saura plus dans les prochaines semaines.

En attendant, le personnel de l’INA peut se réjouir. En interne, on sait que le service public n’entre pas dans l’univers mental de Mathieu Gallet. Et son arrivée aux bureaux de l’INA à bord d’une Porsche est toujours mal passée. Mathieu Gallet pourra maintenant compter sur une voiture de fonction, avec chauffeur. C’est plus discret.

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