Se passer de sel

Le sel est un vrai danger public : hypertension artérielle, AVC, infarctus, ostéoporose…

Pauline Graulle  • 6 février 2014 abonné·es

Que faire ?

Au départ, la nourriture vous semblera un peu fade. Mais, après deux ou trois semaines de quasi-abstinence, vous redécouvrirez le vrai goût des aliments et vous étonnerez même de leur variété. Reste qu’oublier sa salière ne suffit pas à diminuer les apports en sel. Il faut aussi mettre un coup de frein sur les produits qui en contiennent naturellement : fromage, charcuterie, olives, pain, condiments… Et, surtout, dire adieu aux plats transformés (plats préparés, céréales, conserves, soupes, viennoiseries). Ces aliments contenant du sel caché représentent 80 % de nos apports. Apprenez aussi à décrypter les étiquettes, en sachant que l’OMS recommande une consommation de 5 g de sel par jour (pour info, une rondelle de saucisson, une part de pizza ou 4 tranches de pain équivalent à 1 g). Comme souvent, la règle d’or est de cuisiner « maison » – vous pourrez ainsi ajouter à votre convenance toutes les épices et herbes aromatiques qui donnent du goût : ail, basilic, ciboulette, cumin, voire les algues Nori, qui servent à confectionner les sushis.

Pourquoi ?

Le sel est une martingale pour l’industrie alimentaire. Celle-ci l’utilise à foison pour conserver ses aliments et pallier leur absence de goût. Mais aussi pour nous faire consommer davantage – voir le fameux « effet chips », qui révèle combien le sel peut être addictif ! Résultat, on mange de plus en plus salé : pendant des milliers d’années, nos ancêtres ont consommé moins de 0,25 g/j, nous en sommes à plus de 10 g/j !

Or, le sel est un vrai danger public : hypertension artérielle, AVC, infarctus, ostéoporose… « La question n’est plus de savoir s’il est d’intérêt public de diminuer la quantité de sel dans les aliments, c’est de savoir quelle est la meilleure façon d’y parvenir, affirme le Groupe Salt (Sodium alimentaire, limitons les taux), une association créée en 2010 pour informer et lutter contre les lobbies industriels. Chez les Indiens d’Amazonie, qui absorbent moins de 1,2 g de sodium par jour, la pression artérielle n’augmente pas avec l’âge, et les accidents vasculaires cérébraux sont rares. » Salt indique que plusieurs études ont calculé qu’en absorbant chaque jour 5 g de sel en moins, on éviterait près d’un AVC sur quatre (soit 1,2 million de morts en moins à l’échelle mondiale) et un accident cardiovasculaire sur six (soit 3 millions de morts en moins à l’échelle mondiale). Voilà qui aurait pour autre avantage de diminuer la note salée de la Sécu !

Comment ?

  • Pour tout savoir sur le sel, plusieurs sites sont à votre disposition :
    www.inps.fr, www.anses.fr.
  • Mais aussi le passionnant site du Groupe Salt, qui est une mine d’informations : www.salt.asso.fr
Le geste utile
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