Qui fait le jeu de qui ?

«Même lorsqu’ils ne sont que municipaux,
les « socialistes » sont de droite.»

Sébastien Fontenelle  • 20 mars 2014 abonné·es

Dimanche, comme tu sais, y a (premier tour de) votage, et il est plus que probable que d’étranges – mais incommodants – personnages vont jusqu’au tout dernier moment te répéter – avec une insistance témoindejéovesque – qu’il s’agit d’une élection municipale, où il serait tout à fait con d’insérer des enjeux nationaux – et que rien ne s’oppose, par conséquent, à ce que tu y donnes ta voix à des «««««socialistes»»»»».

Et j’escompte bien que tu ne te laisseras plus prendre à ce misérable discours, mais 5 000 précautions valent toujours mieux qu’une, et je tiens donc à te redire ici que les «««««socialistes»»»»», même lorsqu’ils ne sont que municipaux, sont de droite, comme le prouvent notamment les proférations où se sont spécialisés MM. Collomb, maire de Lyon (qui ne reste jamais plus de seize jours sans bramer que rien n’est si beau que d’entreprendre sans entraves, dans un marché libéré du joug du communisme règlementiste), et Delanoë, « manager » – c’est lui qui dit comme ça, trouvant que ça fait moderne – de Paris – à qui doit succéder, selon les plans de la Rue de Solférino (1), Mme Hidalgo, dont la campagne est depuis son début marquée, ainsi que l’a très justement relevé sur Twitter le camarade Michel Soudais, par le soutien que lui apportent régulièrement des personnalités que nul(le) ne saurait honnêtement soupçonner d’être outrancièrement progressistes, comme, par exemple, M. Tiberi, hi, hi, hi.

Les «««««socialistes»»»»» sont de droite, donc – et c’est à ce titre qu’ils doivent être, dans l’élection qui vient, comme dans celles, européennes, qui suivront quelques semaines plus tard, très lourdement sanctionnés –, mais bien sûr : si tu leur expliques posément, en refrénant la terrible nausée qui te fend la tripe dès que tu t’approches à moins de 45 mètres de ces supplétifs du patronat, qu’étant de gauche tu ne peux que fouler aux pieds leurs misérables tracts, ils vont te répondre – je l’ai encore expérimenté, pas plus tard que dimanche dernier, sur un marché parisien – qu’avec-des-discours-comme-ça-monsieur-faudra-pas-venir-vous-plaindre-si-que-la-Pen-prend-des-villes. (Car ils ne savent pas ce qu’est la honte.)

Ce qu’oyant : tu domineras ton inévitable envie de leur distribuer quelques coups de pied au cul – car, je te le rappelle, tu es de gauche –, pour leur montrer plutôt que l’extrême droite, depuis que le parti «««««socialiste»»»»» s’est pour la première fois vendu – il y a trente ans – au(x) marché(s), n’a plus jamais cessé de progresser – mais qu’à l’époque, du moins, les caciques du solférinisme avaient encore la pudeur de quitter les plateaux de télévision où les rejoignait le Pen father , cependant qu’aujourd’hui, M. Vallini, lorsqu’il débat aimablement avec Marion Maréchal, trouve tout à fait normal de lui signifier qu’il n’est, dans les matières touchant à l’insécurité, pas plus «  angélique  » ou «  naïf  » qu’elle.

Puis tu demanderas : qui fait le jeu de qui ?

Publié dans
De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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