Européennes : EELV prié de virer Waechter de sa liste dans l’Est

Michel Soudais  • 17 avril 2014 abonné·es

La présence d’Antoine Waechter, n°2 sur la liste EELV dans la circonscription Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté, Lorraine), fait polémique. Gabriel Amard, secrétaire national du Parti de gauche et tête de liste du Front de gauche, reproche au président du Mouvement des écologistes indépendants (MEI) un entretien accordée à l’hebdomadaire Minute en octobre 2013. Dans un communiqué publié hier, il « demande solennellement aux instances fédérales d’EELV et à Sandrine Bélier » , tête de liste écolo et députée européenne sortante, « de s’expliquer et de retirer immédiatement (…) Antoine Waechter de sa liste » .

Illustration - Européennes : EELV prié de virer Waechter de sa liste dans l'Est

Dans cet entretien avec le journal d’extrême droite , Antoine Waechter attaque frontalement Europe écologie-Les Verts et s’en prend nommément à Dominique Voynet, Noël Mamère et Daniel Cohn-Bendit :
« Chez les Verts, il y a une culture d’extrême gauche qui refuse tout leader qui serait capable d’imposer une unité, de fixer une ligne de conduite. »
Tout en connivence avec le journaliste de Minute , celui qui fut de 1986 à 1993 le leader des Verts étale ses rancœurs : « Chez les Verts, c’est une règle : celui qui réussit ou peut réussir doit être dégommé ! » Il affirme ainsi avoir « constaté » que les « écologistes d’extrême gauche » sont majoritaires dans la plupart des régions :
« Avec les écologistes d’extrême gauche, c’est effectivement toujours plus compliqué, (…) dans les régions où ils sont majoritaires, le dialogue devient rapidement plus tendu, plus électrique, voire impossible. »

Ce n’est pas la première fois que les accointances du chantre d’une ligne ni gauche ni droite avec l’extrême droite sont portées sur la place publique. En 1997, il déclarait au B adische Zeitung que le nombre des immigrants en France devait être contrôlé pour des raisons écologiques. Début 1999, des cadres du MEI dénonçaient ses liens avec « l’association Nouvelle Écologie et son chef, Laurent Ozon, évoluant dans la mouvance de la Nouvelle droite d’Alain de Benoist  ». Dans l’Humanité du 30 octobre dernier, Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l’extrême droite, affirmait que  « Fouéré [théoricien des idées nationalistes bretonnes ] était lu au premier degré par Antoine Waechter, ex-candidat à la présidentielle des Verts » .

« Il est scandaleux et inacceptable* ,** tonne Gabriel Amard, qu’ Europe écologie-Les Verts accepte dans sa liste aux élections européennes un homme qui se lie avec l’extrême droite, et qui donne des interviews dans le journal qui a comparé Christiane Taubira à un singe ! » Comme pour marquer sa différence, le candidat du Front de gauche a présenté hier, au cours d’une conférence de presse avec Jean-Luc Mélenchon, un écologiste qui sera sur sa liste : Jean-Marie Brom, adhérent des Verts de la première heure, ancien conseiller municipal de Strasbourg. Directeur de recherche du CNRS, physicien spécialiste du nucléaire, M. Brom a été porte-parole du réseau Sortir du nucléaire et estime qu’ « il ne peut y avoir d’écologie dans un monde libéral » .