Tous à l’Atalante ! (À flux détendu)

Tout ne va pas mal dans notre bas monde. J’en ai encore fait l’expérience en fin de semaine dernière à Bayonne.

Christophe Kantcheff  • 3 avril 2014
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Tout ne va pas mal dans notre bas monde. J’en ai encore fait l’expérience en fin de semaine dernière, alors que je participais à la dixième édition des Rencontres sur les docks, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), une manifestation organisée par le cinéma l’Atalante, qui proposait cette année une rétrospective Robert Guédiguian, en présence du réalisateur.

Si l’auteur de Marius et Jeannette draine du public, les salles de l’Atalante et de son cinéma annexe, l’Autre Cinéma, ont été particulièrement fréquentées durant ces journées. Ce qui n’est pas sans importance. Mais cette affluence, constituée de jeunes (trop souvent absents des salles art et essai) et de moins jeunes, n’avait rien de strictement quantitatif. Dans le vaste hall du cinéma, aménagé en bar avec comptoir, je n’ai pas vu de nuées de spectateurs anonymes ni de flux de consommateurs de séances. Un parfum de collectif flottait entre tous ces individus, ces couples, ces groupes d’amis, quelque chose qui produisait un ensemble, une communauté, un peuple de spectateurs, pour beaucoup membres de l’Association des amis de l’Atalante, disposés à écouter, parler, échanger.

Une mentalité liée sans doute à une ville accueillante, Bayonne, et à une culture basque dont j’ai appris les vertus d’ouverture de sa langue et les mots les plus souvent prononcés : « Ongi etorri » (« bienvenue »). Mais c’est aussi le produit d’un état d’esprit, celui des animateurs de l’Atalante, une belle équipe. Des personnes dynamiques, aimant ce qu’elles font et, malgré les difficultés au quotidien d’une programmation exigeante et d’un environnement concurrentiel, développant une parole et une pratique enthousiastes, curieuses, généreuses.

L’Atalante, avec beaucoup d’autres salles de ce type, participe au maillage ciné-citoyen du territoire français. Grâce à tous ces lieux de culture vivante, le cinéma comme art, et non comme simple divertissement, y reste populaire. Nous avons de la chance qu’ils existent.

Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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