Les intermittents occupent le siège du PS avec les postiers

À la veille du palmarès du Festival de Cannes, les intermittents du spectacle occupent le siège du Parti socialiste à Paris avec les postiers en grève.

Ingrid Merckx  • 23 mai 2014
Partager :
Les intermittents occupent le siège du PS avec les postiers
© Photo envoyée à la rédaction de Politis

Pressions sur le PS . Ce vendredi matin, vers 10 heures, une cinquantaine d’intermittents du spectacle et des postiers en grève ont lancé une occupation du siège du Parti socialiste, rue de Solferino, à Paris.

Rapidement évacués par les forces de l’ordre, ils ont pu déposer des pancartes sur les marches d’un escalier, clamant notamment : « Parlementaires, vous pouvez faire changer les choses ! » et « Je ne tiens pas parole ».

Ils faisaient ainsi référence à l’engagement de non-agrément de l’accord du 22 mars signé par Jean-Christophe Cambadélis, en souhaitant gagner les autres députés socialistes à leur cause.

Le 9 mai, le premier secrétaire du PS avait emboîté le pas à la maire PS de Lille, Martine Aubry, qui écrivait deux jours avant au ministre du Travail, François Rebsamen, pour lui demander de ne pas agréer cet accord.

En effet, ce nouvel accord, qui prolonge les inégalités à l’œuvre depuis 2003, doit être agréé par les ministères du Travail et de la Culture pour être définitivement validé. L’espoir des intermittents repose aujourd’hui sur le non-agrément de l’accord. D’où les occupations répétées et la poursuite de la mobilisation.

La semaine dernière, ils ont décidé d’une charte stipulant que tous les membres du gouvernement seraient décrétés persona non grata sur les festivals signataires. Sous peine d’annulation de spectacles…

Solidaires des précaires, dont les intérimaires (concernés par l’accord du 22 mars) et les postiers en grève depuis plusieurs mois, les intermittents ont également tenté d’alerter sur le mouvement en cours à La Poste.

Lire > Grève des postiers : l’heure est à la coordination

*« Le Parti socialiste ne peut pas nous soutenir et fermer les yeux sur la répression syndicale que subissent nos camardes postiers, en grève depuis 115 jours pour défendre leurs collègues précaires méprisés par la direction de La Poste. »

« Le Parti socialiste ne peut pas nous soutenir et rester muet face à la casse organisée de l’inspection du travail, des prud’hommes, des droits syndicaux. »

« Le Parti socialiste ne peut pas nous soutenir et demeurer insensible à la destruction du droit du travail et des droits sociaux entérinée par son gouvernement.*  »

Travail
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Ce que « Bloquons tout » peut construire en vue du 18 septembre
Décryptage 11 septembre 2025 abonné·es

Ce que « Bloquons tout » peut construire en vue du 18 septembre

Plus de 200 000 personnes se sont mobilisées ce 10 septembre. Des chiffres qui dépassent largement les estimations du gouvernement, même si cela reste peu en comparaison de la lutte contre les retraites. Un tremplin vers la mobilisation intersyndicale du 18 septembre ?
Par Pierre Jequier-Zalc
10 septembre : Solidaires réaffirme son soutien sans faille à « Bloquons tout »
Luttes 4 septembre 2025 abonné·es

10 septembre : Solidaires réaffirme son soutien sans faille à « Bloquons tout »

L’union syndicale tenait une conférence de presse ce jeudi 4 septembre. L’occasion d’affirmer l’importance qu’elle place dans le mouvement du 10 septembre. Et de prendre ses distances avec l’intersyndicale.
Par Pierre Jequier-Zalc
10 septembre : les syndicats entre méfiance et volonté d’accompagner la colère sociale
Analyse 29 août 2025 abonné·es

10 septembre : les syndicats entre méfiance et volonté d’accompagner la colère sociale

Deux organisations – la CGT et Solidaires – ont appelé à rejoindre le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, notamment par la grève. D’autres restent plus craintifs à l’idée de se mêler à une mobilisation aux contours encore flous, dans les modes d’action comme dans les revendications.
Par Pierre Jequier-Zalc
Burn-out militant : questionner les organisations pour mieux militer
Témoignages 25 juillet 2025 abonné·es

Burn-out militant : questionner les organisations pour mieux militer

Trois militantes témoignent de l’épuisement physique et moral auquel peut parfois conduire leur engagement. Elles regrettent que ce risque ne soit pas pensé par leurs organisations, et soit donc si peu considéré.
Par Pierre Jequier-Zalc