Alstom : L’État actionnaire du dépeçage

Arnaud Montebourg crie victoire après l’accord. Pas de quoi…

Thierry Brun  • 26 juin 2014 abonné·es

Après trois mois d’un long feuilleton entre Arnaud Montebourg, l’Élysée et Patrick Kron, PDG d’Alstom, un accord avec General Electric (GE) a vu le jour pour le rachat d’Alstom, géant mondial de la production d’énergie et des transports ferroviaires. Le ministre de l’Économie et du Redressement productif s’est félicité d’avoir « gagné la bataille industrielle » avec l’offre de GE, laquelle avait la faveur du PDG d’Alstom depuis qu’elle a été divulguée en avril.

Une fois l’alliance conclue avec GE, l’État va acquérir au prix fort les 20 % du capital d’Alstom détenus par Bouygues. Le gouvernement et l’Élysée se satisfont cependant de l’éclatement du groupe et de la cession de la branche « énergie » à GE pour 12,35 milliards d’euros. GE met ainsi la main sur 70 % de l’activité d’Alstom et obtient d’autres activités du groupe, avec la création de coentreprises, détenues à 50 % par GE, dans le nucléaire, les énergies renouvelables et les réseaux de transport d’électricité. Certes, Alstom conserve son activité de transport ferroviaire, et l’État français disposera de droits de veto « dans le domaine de la sécurité et des technologies pour centrales nucléaires en France », indique le groupe. Pas de quoi pavoiser.

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