Gaz de schiste : le secrétaire général de l’OTAN est-il paranoïaque ?

Lena Bjurström  • 26 juin 2014 abonné·es
Gaz de schiste : le secrétaire général de l’OTAN est-il paranoïaque ?
© Photo : Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre britannique David Cameron, à Londres le 19 juin dernier. (WPA Pool / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP)

On pouvait imaginer Vladimir Poutine retors , mais à ce point… Selon le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, les militants anti-gaz de schiste européens seraient infiltrés par les services russes, dans le but de «maintenir la dépendance européenne vis-à-vis des importations de gaz» . Le secrétaire général a confié ses craintes à un think-tank britannique à Londres, le 19 juin, rapporte le journal The Guardian.

Rien de très officiel donc, puisque l’Organisation de l’Atlantique Nord n’a pas souhaité reprendre ces remarques et s’est empressé de préciser qu’il ne s’agissait que de l’opinion toute personnelle de M. Rasmussen.

Les remarques n’en ont pas moins agacé plus d’une organisation militante. 125 associations et ONG ont ainsi, ce jeudi, écrit une lettre ouverte, à peine sarcastique, au secrétaire général de l’OTAN pour dénoncer ces allégations. N’oubliant pas de la transmettre en copie à Jean-Claude Junker, candidat à la présidence de la Commission européenne, et aux présidents du Parlement européen et du Conseil européen, Martin Schulz et Herman van Rompuy.

«Le travail de l’OTAN dépendant fortement de collecte de renseignements détaillés et précis, nous espérons que votre déclaration extraordinaire sur le mouvement européen contre la fracturation hydraulique est étayée par des preuves»

«S’il y a effectivement des groupes qui s’opposent à la fracturation, et qui travaillent en secret avec la Russie contre les intérêts des peuples européens, nous aimerions aussi savoir qui ils sont, ajoutent les associations, Par conséquent, nous attendons avec impatience de recevoir une preuve de vos accusations ou des excuses publiques.»

La semaine dernière, Greenpeace ironisait déjà : «L’idée que nous sommes les marionnettes de Poutine est tellement incroyable que l’on se demande ce qu’ils fument à l’OTAN.»

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