Premier match, premier soupçon

La Coupe du monde de football ne pouvait pas plus mal commencer. Un pénalty totalement imaginaire sifflé en faveur des Brésiliens, puis un but qui aurait été validé dans tant d’autres matchs et qui est refusé aux Croates, cela fait beaucoup pour un début. Résultat : les Croates, qui auraient pu gagner ou au moins faire match nul, ont été battus par le pays organisateur…
Je ne suis pas sûr que l’avant-centre du Brésil, Fred, ancien joueur de Lyon, l’arbitre et le président de la Fifa, l’inénarrable Sepp Blatter, se soient réunis la veille au soir dans une cave de Sao Paulo pour ourdir un complot. Je suis même sûr du contraire. Car les choses n’ont pas besoin de se dire. La pression des enjeux financiers, la dimension politique (il n’y avait qu’à voir, pour s’en convaincre, l’inquiétude de la présidente Dilma Roussef quand « son » équipe était menée, et son exaltation quand la situation a été renversée) sont telles que l’arbitre ne peut guère y résister. Une équipe du Brésil, même médiocre, ne pouvait pas, ne devait pas, perdre ce match.
Entre les magouilles liées à la Fifa , les scandales financiers et le jeu lui-même sur le terrain, on peut toujours rêver d’une certaine étanchéité. Deux réalités qui seraient clivées. Un sport qui, le moment venu, serait comme sanctuarisé. Le spectacle de jeudi soir dément cette vision irénique. Pour éviter aux arbitres de devoir faire le boulot, et à la compétition d’être l’objet d’un lourd soupçon, il faudra que le Brésil soit bien meilleur. S’il a besoin trop souvent d’autres coups de pouce de ce genre, ça va finir par se voir. D’ailleurs, ça s’est déjà vu.
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