Réforme territoriale : Le fait du prince

Hollande a fait preuve d’un étonnant autoritarisme pour lancer sa réforme territoriale.

Pauline Graulle  • 5 juin 2014 abonné·es

Ni concertation ni référendum. Lundi soir, c’est un projet déjà ficelé, faisant passer de 22 à 14 le nombre de régions françaises, que François Hollande a transmis à la presse quotidienne régionale. De quoi déclencher l’ire de nombreux élus, de droite comme de gauche. Quand Jean-Marc Ayrault aurait préféré un rattachement des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne, d’autres ont déploré un énième report de la suppression des conseils généraux. Et que dire de l’élargissement des intercommunalités qui devront « regrouper au moins 20 000 habitants à partir du 1er janvier 2017, contre 5 000 aujourd’hui », deux mois et demi après que les électeurs ont désigné, pour six ans, leurs représentants dans ces instances ?

La démocratie n’est décidément pas le fort de François Hollande. Réclamé par près des deux tiers des Français, le référendum, pourtant d’usage pour toute fusion de collectivités, n’aura finalement pas lieu. Et alors que le chef de l’État parlait, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, « d’inviter » et « d’inciter » les collectivités à se rapprocher, c’est la contrainte qui prévaut désormais. Et tant pis s’il s’agit, selon ses propres mots, d’une « réforme majeure » qui modifiera « pour plusieurs décennies l’architecture territoriale de la République ». Il fallait « aller vite », a plaidé Hollande, qui a reçu lundi les « recommandations » de la Commission européenne pour la France. Elles l’enjoignent notamment « de faciliter les fusions entre les collectivités locales et de préciser les responsabilités de chacune ».

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine
Mobilisation 28 novembre 2025

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine

Ce samedi, une manifestation nationale pour la Palestine rassemblera à Paris plus de 85 organisations : associations, syndicats et l’ensemble des partis de gauche. Une configuration inédite depuis le 7 octobre 2023, la plupart des structures politiques restant jusqu’ici en retrait ou divisées lors des mobilisations.
Par Caroline Baude
Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche
Répression 28 novembre 2025

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche

Fin septembre, le gouvernement français a été interpellé par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les atteintes aux droits humains qu’entraînerait la dissolution d’Urgence Palestine. Politis a pu consulter la réponse du gouvernement, qui évacue les questions, arguant que la procédure est toujours en cours.
Par Pauline Migevant
« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien