Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil

Le festival Ta parole se tient à Montreuil, en Seine-Saint-Denis jusqu’à dimanche 15 juin. L’occasion d’entendre et de découvrir des artistes qui ne mâchent pas leurs mots.

Ingrid Merckx  • 14 juin 2014
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Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil
© Photos: Ingrid Merckx

Ta Parole, c’est quoi ?

«7 jours de concerts et de fête, la diversité de l’esthétique chanson (prouvée et approuvée), cuisine à forte personnalité testée et fabriquée en live, buvette aux étoiles et concerts impromptus. Donc tu viens a Montreuil du 9 au 15 juin 2014.» , annonce la « note synthétique » de la douzième édition de ce festival né en 2003 dans une cour d’immeuble à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Depuis, le festival est hébergé à La Parole errante, un joli lieu où un hangar, qui abrita jadis les studios de Georges Mélies, a été reconverti en salle de concert. Une scène, rudement bien sonorisée cette année, ouvre sur une cour recouverte de paille, dans une ambiance champêtre et amicale.

Illustration - Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil

Les festivités ont démarré le 9 juin et se sont déplacées dans plusieurs lieux de Montreuil, théâtres, cafés-concerts et bibliothèques. Mais ce vendredi soir, c’est à La Parole errante qu’elles se tiennent. Concert dès l’apéro grâce à un trio de saltimbanques délurés, Les Cotons tiges, dont la vocation est de « décrasser les oreilles » des auditeurs en jouant les interludes : accueillir, meubler pendant les balances, faire chanter la foule sur des quasi standards : «Suzette» (Dany Brillant), «Pour un flirt avec toi» (Michel Delpech), «Fais comme l’oiseau» (Michel Fugain), «Dans le port d’Amsterdam» (Jacques Brel)…

Illustration - Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil

Pour les accompagner, un clown muni d’un mégaphone annonce le programme et fait le décompte des minutes qui restent pour finir son verre avant le «vrai concert»…

Dans la salle, Batlik démarre, en trio avec son contrebassiste James Sindatry et son batteur Benjamin Vairon. Il a six guitares derrière lui et en change à chaque morceau. Ce qui fait qu’au final, il y a au moins huit instruments sur scène, plus sa voix. Un joli grain, un air mi essoufflé-mi amusé, un sens du récit et de la tchatche, une tendance fine à l’autodérision, plus d’humour dans le discours que dans les chansons qui sont assez mordantes… Batlik sait se rendre attachant.

Illustration - Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil

Quand il termine, Les Cotons tiges prennent le relais dehors, pour un joyeux entracte sur le jour qui décline puis La Maison Tellier enchaîne. Cinq musiciens sur scène dans une ambiance plus rock louchent Outre-Atlantique avec guitares et cuivres débridés, mais textes en français. Le chanteur porte une barbe de hipster et a des intonations qui ne sont pas sans rappeler celles d’un Bertrand Cantat sur les fins de phrases.

Nicolas Joseph, qui vient de publier un album, «Tous ces trucs imprudents», autour de Léo Ferré, ferme le bal. Provisoiremement puisqu’il rouvre demain, samedi, à 16 heures avec Zoufris Maracas, Nevché, 3 minutes sur mer, Radio Elvis et Eskelina…

Illustration - Ta parole, festival pour se décrasser les oreilles à Montreuil

Musique
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