Évacuation manu militari

Des parents en grève de la faim contre la fermeture de l’unité d’oncologie pédiatrique à Garches ont été délogés à la demande de l’AP-HP.

Pauline Graulle  • 10 juillet 2014 abonné·es

Après des mois de lutte, ils avaient décidé de se mettre en grève de la faim. Ultime manière, selon eux, d’empêcher la fermeture du service de cancérologie pédiatrique de l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) où ils avaient vu leur enfant se faire opérer, souffrir, mourir parfois. Une unité unique en France, née il y a trente ans, dont la particularité était d’offrir aux enfants des soins cliniquement individualisés, et où ces familles avaient trouvé l’ « humanité » qu’elles ne trouvaient pas ailleurs.

Dimanche matin, à la demande de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), quatre parents d’enfants cancéreux qui occupaient la chapelle de l’hôpital ont été délogés manu militari par des CRS. Terrorisés, ils ont raconté qu’un policier avait même tenté d’ouvrir au pied de biche une porte vitrée automatique. La violence symbolique de l’AP-HP, davantage obsédée par les restrictions budgétaires que par la qualité des soins, ne suffisait-elle donc pas ? Les témoignages des parents « sont faux, a affirmé l’un des responsables de l’AP-HP. Ils avaient pour objectif de provoquer un événement médiatique, de faire croire que ces personnes ont été maltraitées ». L’humanité n’est décidément pas le fort de ces comptables…

Société Santé
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