Gaza : la nouvelle dérobade de la France

Denis Sieffert  • 24 juillet 2014 abonné·es
Gaza : la nouvelle dérobade de la France
© Photo : Le ministre des affaires étrangères palestinien Ryad al-Maliki, lors de la réunion d'urgence sur Gaza au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, à genève. (AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI)

La France de François Hollande est décidément bien en train d’opérer un tournant dans le conflit israélo-palestinien. Elle en a donné une nouvelle preuve mercredi en s’abstenant sur une résolution du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu qui a, malgré tout, été adoptée par 27 voix pour, 1 contre (Les Etats-Unis) et 17 abstentions.

La résolution, proposée par la Palestine, condamne «les violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l’Homme et des libertés fondamentales» qui résultent des opérations militaires israéliennes «en particulier la dernière offensive militaire d’Israël dans la bande de Gaza […] qui a impliqué des attaques sans discrimination et disproportionnées […] *, qui peuvent constituer des crimes internationaux»* .

Mais la conséquence la plus spectaculaire du vote devrait être l’envoi d’une commission d’enquête à Gaza. Israël s’est empressé de qualifier de «parodie» le texte de la résolution.

Jeudi matin sur France Inter, Laurent Fabius a justifié cette nouvelle dérobade de la France par la nécessité de préserver l’unité de l’Union européenne dont les membres n’étaient pas tous d’accord. Ce qui est un curieux aveu de renoncement à l’indépendance de notre diplomatie.

A moins que l’Europe soit, en l’occurrence, un alibi bien pratique pour ne fâcher ni Israël ni les États-Unis.

Monde
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

En Louisiane, Trump révise la mémoire de l’esclavage
Reportage 16 juillet 2025 abonné·es

En Louisiane, Trump révise la mémoire de l’esclavage

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président des États-Unis mène une offensive contre les institutions culturelles engagées dans la transmission de la mémoire de l’esclavage. Reportage en périphérie de la Nouvelle-Orléans.
Par Apolline Guillerot-Malick
Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert