La fin de l’ère postcoloniale
Les soulèvements populaires ont connu des destins très différents, et souvent peu enviables. Mais ils ont rebattu les cartes et n’ont pas dit leur dernier mot.
dans l’hebdo N° 1312 Acheter ce numéro

Il est loin « l’effet domino » que certains commentateurs avaient prédit en décembre 2010 quand a éclaté la révolution tunisienne. Ceux-là imaginaient que tous les régimes arabes autoritaires allaient tomber les uns après les autres, par une sorte de loi mécanique. Il y a bien eu une contagion, mais la suite a été beaucoup plus complexe que ne le prophétisaient certains experts. Où en est-on trois ans et demi plus tard ? Le bilan est terrible. L’Égypte est revenue à la dictature – un régime peut-être plus terrifiant encore que celui de Moubarak. La Syrie est plongée dans un bain de sang, alors que le clan Assad est toujours là et que ses adversaires sont, pour certains d’entre eux, tout aussi effrayants [^2]. Plus à l’est, les manœuvres du dictateur syrien ont favorisé l’avancée militaire d’un nouveau mouvement jihadiste, l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui, s’appuyant sur les conséquences de la désastreuse invasion américaine de 2003, menace aujourd’hui Bagdad. Le Liban et la Jordanie sont de nouveau déstabilisés par l’afflux de réfugiés syriens, et parfois menacés par l’exportation du conflit. Bahreïn, après un soulèvement durement réprimé avec l’aide de l’armée saoudienne, est revenu à la case départ. Le Yémen, à la recherche d’une constitution fédéraliste, est de nouveau le théâtre d’affrontements entre le régime et les rebelles chiites d’Ansarullah. La révolution ayant tout de même
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