À Zurich, les coopératives reprennent la main

Dans la plus grande ville de Suisse, l’habitat partagé représente un cinquième des logements. Et connaît même un nouveau souffle.

Rachel Knaebel  • 25 septembre 2014 abonné·es

À Zurich, le mouvement d’habitat coopératif est vieux de plus d’un siècle. Un cinquième des logements appartient aujourd’hui à des coopératives. En tant que structures d’intérêt général, celles-ci louent à prix coûtant, donc bien moins cher que dans le parc privé. Face à des loyers de plus en plus élevés, inaccessibles à la plupart des Zurichois, le logement coopératif connaît un renouveau depuis le début des années 2000, là aussi dans le sillage des mouvements de squats. Deux nouveaux projets viennent le montrer. Dans le centre de la ville, la jeune coopérative Kalkbreite a construit un ensemble de 87 logements pour 230 personnes au-dessus d’une zone de stationnement de trams. Le tout dans un cadre écologique (il est notamment interdit aux habitants de posséder une voiture) et communautaire, avec un maximum d’espaces partagés, des ateliers autogérés, une cuisine professionnelle collective… Le tout piloté au sein de commissions d’habitants.

En périphérie, un programme de 450 logements, Mehr als Wohnen (« Plus que des logements »), chapeauté par une trentaine de coopératives, sera inauguré à l’automne. Là aussi, beaucoup d’espaces partagés (bar, studio de musique…) et pas de voitures autorisées pour les habitants, mais un système d’auto-partage implanté sur le site. Dans les deux cas, la ville de Zurich aide les projets par des prêts avantageux et subventionne une partie des logements, destinés aux faibles revenus. Mais ce sont les coopératives qui décident de tout le reste. Le principe coopératif garantit une sécurité du logement aux locataires. Les habitants doivent certes acheter une part, chère (ici entre 15 000 et 25 000 euros), pour devenir sociétaires, mais son paiement peut être étalé sur plusieurs années. « 20 % des logements sont subventionnés par la Ville. Donc, une part importante des habitants dispose de revenus modestes », souligne l’initiateur du projet Mehr als Wohnen, Andreas Hofer.

Société
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