Un Nobel très orthodoxe

Jean Tirole développe une vision ultralibérale de l’emploi.

Thierry Brun  • 16 octobre 2014 abonné·es

C’est donc un économiste français, Jean Tirole, président de la Toulouse School of Economics (TSE), qui a obtenu, lundi 13 octobre, le prix Nobel d’économie. Un théoricien de la « nouvelle économie industrielle », qui a brillamment « renouvelé la théorie des organisations et du financement des entreprises en proposant une synthèse magistrale de la finance d’entreprise moderne », indique le CNRS. Une « fierté pour la France », a assuré François Hollande.

Rappelons tout de même que, dès 2003, Jean Tirole invitait à réformer le marché de l’emploi dans un sens ultralibéral, en créant par exemple un « contrat de travail unique » abolissant CDI et CDD. Il préconisait aussi l’instauration d’une taxe sur les licenciements en échange d’allégements de charges et d’une simplification réglementaire pour les entreprises. Tout ce que réclame le patronat français depuis des lustres. Le théoricien a aussi poussé l’école d’économie de Toulouse à financiariser l’enseignement de l’économie. La TSE est dirigée par la Fondation Jean-Jacques-Laffont, dont une bonne partie des gestionnaires sont des groupes privés, notamment des banques. Un mode de gestion proche de l’opacité, a relevé la Cour des comptes, et aux rémunérations mirobolantes. L’orthodoxie économique est entre de bonnes mains.

Économie
Temps de lecture : 1 minute