Rémy Pflimlin au CSA : un bilan calamiteux

Jean-Claude Renard  • 5 novembre 2014 abonné·es
Rémy Pflimlin au CSA : un bilan calamiteux
© Photo : Joël Saget/AFP

Plus que six mois à tenir pour le président de France Télévisions. Cela risque d’être long. En attendant de connaître ses intentions de postuler à sa propre succession, ou pas, le CSA s’apprêterait à publier un premier bilan de son mandat, comme l’a révélé le site de BFM TV. Un mandat que lui a donné l’ancien locataire de l’Elysée, avant que ce pouvoir de nomination ne revienne dans l’escarcelle du CSA.

Et ce premier rapport d’une centaine de pages n’est pas piqué des hannetons, pas franchement élogieux pour Rémy Pflimlin, où s’additionnent « nombre d’objectifs non atteints » , à la fois sur la qualité des programmes et de l’information, sur la répartition du rôle des chaînes et le management. En effet, il pointe « une concurrence stérile » entre France 2 et France 3, la première « empiétant régulièrement sur la spécificité » de la seconde, suscitant « une confusion susceptible de nuire à leur différenciation et à leur perception par le public » . Il relève également que France 4 et France Ô « ont du mal à justifier leur nécessité sur un réseau hertzien national » . Pour le CSA, « la qualité des programmes (hors information), à quelques exceptions près, ne permet pas de différencier assez l’offre de celles des chaînes privées » . Le rapport rappelle aussi que « l’audience ne doit pas devenir l’unique critère d’évaluation des choix de programmation » . C’est le moins que l’on puisse dire.

Côté information, les sages jugent que « le service public doit éviter le développement des rubriques sociétales anecdotiques (les Français dans les embouteillages estivaux, les Français sous la pluie…), mais se recentrer sur l’information internationale et sur l’actualité politique et sociale » . Un reproche qui s’accompagne d’un regret sur la diffusion à des horaires « tardifs, voire nocturnes » des programmes culturels et « un manque d’audace » dans la fiction.

A propos du management , le bilan n’est pas mieux perçu avec un « coût nettement plus élevé que la concurrence » de la production interne et les commandes « émiettées » auprès des producteurs externes. Seul bémol à ce sombre tableau : « Le maintien d’une audience significative » , « un rattrapage » sur le numérique, et des progrès dans la construction de l’entreprise unique réunissant toutes les chaînes. Un bémol mineur dans un bilan bien calamiteux. Mais un bilan qui dresse déjà les obligations et les devoirs du prochain président de France Télévisions. La feuille de route est tracée.

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